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Glossaire de termes Pāḷi

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abhijjhā: convoitise, avidité, jalousie, envie. Presque synonyme de lobha et taṇhā.

1) c'est l'un des trois akusala kammapatha mentaux. Abhijjhā est définie par le Bouddha à AN 10.176.

2) abhijjhā apparaît parfois dans la liste des cinq nīvaraṇas à la place de kāmacchanda.

abhiññā:

1) les six puissances supérieures, ou connaissances supranormales sont des pouvoirs acquis par le haut perfectionnement de samādhi au-delà du quatrième jhāna. Ces pouvoirs sont décrits en détail à AN 3.102.

2) au sens large: connaissance directe, compréhension accompagnant les réalisations.

abrahmacariya: [a+brahmacariya] ce qui est contraire à la vie pure, ie. essentiellement le non-respect de l'un des cinq préceptes, surtout par l'engagement dans l'acte sexuel: en effet abrahmacariya remplace kāmesu-micchā-cāra dans la liste des pañcasīlas lorsqu'elle est adressée aux bhikkhus.

abyāpāda: [a+byāpāda] absence de malveillance. Abyāpāda-saṅkappa est l'un des trois constituants de sammā-saṅkappa.

adhicittasikkhā: [adhi+citta+sikkhā] entraînement à l'esprit supérieur. Adhicittasikkhā est défini par le Bouddha à AN 3.90. Il est identique à la culture de sammā-samādhi, i.e. le développement des quatre jhānas. C'est l'un des trois sikkhās.

adhipaññāsikkhā: [adhi+paññā+sikkhā] entraînement à la sagesse/ vision pénétrante supérieure . Adhipaññāsikkhā est défini par le Bouddha à AN 3.90. Il consiste à la compréhension des quatre ariya-saccas. A AN 3.91 cependant, le Bouddha le définit comme vimutti et la destruction des āsavas. C'est l'un des trois sikkhās.

adhisīlasikkhā: [adhi+sīla+sikkhā] entraînement à la vertu/ moralité supérieure. Adhisīlasikkhā est défini par le Bouddha à AN 3.90. Il consiste à un respect minutieux des règles du Pātimokkha. C'est l'un des trois sikkhās.

adhiṭṭāna: décision, résolution, détermination.

adhivāsanā: endurance, tolérance, patience.

ādīnava: désavantage, danger, mauvais résultat ou conséquence. Souvent cité en conjonction avec assāda et nissaraṇa en tant que caractéristiques devant être comprises dans le cas de divers dhammas: les cinq upādānakkhandhas, kāma, certaines diṭṭhis etc. L'ādīnava d'un dhammaparticulier est souvent décrit comme sa caractéristique d'aniccā, dukkha, et le fait qu'ils sont vipariṇāmadhammas, particulièrement dans le cas de kāma.

adinnādāna: [a+dinna+ādāna] appropriation de ce qui n'est pas donné. C'est l'un des trois akusala kammapatha corporels, devant absolument être complètement abandonné. Adinnādāna est décrite par le Bouddha à AN 10.176. Les mauvaises conséquences d'adinnādāna sont décrites par le Bouddha à AN 8.40. Voir aussi adinnādāna veramaṇī.

adinnādāna veramaṇī: [adinnādāna+veramaṇī] abstention de l'appropriation de ce qui n'a pas été donné. C'est le second des pañcasīla. Les bonnes conséquences de la pratique d'adinnādāna veramaṇī sont décrites par le Bouddha à AN 8.39.

adosa: [a+dosa] absence d'aversion. C'est l'une des trois kusala-mūlas.

adukkham-asukhā: : [a+dukkha+a-sukha] ni-plaisant-ni-désagréable, neutre. Qualifie l'un des trois types de vedanā.

adukkhamasukhā vedanā: [a+dukkha+a+sukha vedanā] ressenti qui n'est ni plaisant ni désagréable/ neutre. C'est l'un des trois types vedanā.

āhāra:

1) sens concret: alimentation, nourriture.

2) sens figuratif: support, nutriment. Le Bouddha liste les quatre nutriments à SN 12.63:

1. kabaḷīkāra

2. phassa

3. manosañcetanā

4. viññāṇa

Ils sont décrits comme [passer la souris:] 'cattārome āhārā bhūtānaṃ sattānaṃ ṭhitiyā, sambhavesīnaṃ anuggahāya': 'il y a quatre nutriments pour le soutien des êtres qui sont venus à l'existence, et pour le support de ceux qui sont à la recherche d'une naissance'. Le Bouddha explique également à SN 12.63 comment les quatre nutriments devraient être considérés.

ājīva: moyens de subsistance.

ajjhatta: intérieurement.

akālika: [a+kāla+ka]

1) immédiat, sans délai. Qualifie le Dhamma enseigné par le Bouddha.

2) dans le contexte de Dhammānussati, traduit par 'immédiatement effectif' ('immediately effective' - Bhikkhu Bodhi), 'ayant un résultat immédiat' ('possessed of immediate result' - Thanissaro Bhikkhu).
Cependant, les différentes significations de kāla suggèrent deux autres interprétations possibles:

3) dénué d'obscurité

4) sans-mort
Il n'est également pas impossible que le mot ait pu signifier plusieurs de ces sens, ou même tous à la fois.

ākāsānañcāyatana: [ākāsānañca+āyatana] la sphère de l'infinité de l'espace. Considérée comme le 5ème jhāna. Voir la formule standard ici.

ākiñcaññāyatana: [ākiñcañña+āyatana] la sphère du rien. Considérée comme le 7ème jhāna. Voir la formule standard ici.

akusala: [a+kusala] désaventageux, déméritoire, malsain, malavisé. Utilisé surtout dans le sens moral pour caractériser la valeur d'une action en fonction de la nature de ses résultats, qui sont ici désagréables et malheureux.

Le commentaire donne trois significations au terme:
1. (psychologiquement, spirituellement) malsain
2. répréhensible
3. produisant des résultats déplaisants et défavorables.

Akusala peut aussi être défini comme tout ce qui apparaît sur la base des trois akusala-mūlas. Dix actions akusalas majeures sont listées et appelées collectivement akusala-kammapathas à AN 10.176.

akusalakammapatha: [akusala+kamma+patha] sentiers d'actions désavantageuses. Il y a dix akusala-kamma-pathas, distingués en corporels, verbaux et mentaux. Ils sont décrits comme tels par le Bouddha à AN 10.176.

Les trois akusala-kamma-pathas corporels sont:

1. pāṇātipāta
2. adinnādāna
3. kāmesu-micchā-cāra

Les trois akusala-kamma-pathas verbaux sont:

4. musā-vāda
5. pisuṇa-vācā
6. pharusa-vāca
7. samphappalāpa

Les trois akusala-kamma-pathas mentaux sont:

8. abhijjha
9. byāpāda
10. micchā-diṭṭhi

Ces dix akusala-kamma-pathas correspondent aux actions desquelles ils faut s'abstenir respectivement pour la pratique de sammā-saṅkappa, sammā-vācā et sammā-kammanta, puisque nekkhamma consiste essentiellement à abandonner le désir sensuel.

akusalamūla: [akusala+mūla] racines/sources de ce qui est désavantageux. Le terme est défini par Sāriputta dans le Sammādiṭṭhi Sutta comme consistant en lobha, dosa et moha.

alobha: [a+lobha] absence d'appétence. C'est l'une des trois kusala-mūlas.

amoha: [a+moha] absence d'aversion. C'est l'une des trois kusala-mūlas.

anāgāmī: [an+āgāmī] lit: 'celui qui ne retourne pas' - désigne un individu ayant atteint le troisième des quatre maggas menant à Nibbāna. Il est appelé ainsi parce qu'après la mort, il ne peut plus 'retourner dans ce monde', i.e. renaître en tant qu'être humain ou que deva de rang inférieur, mais seulement comme un type spécial de Brahmā.

Il atteindra arahatta puis finalement Parinibbāna au cours de cette unique vie ultérieure. Voir la description standard d'un anāgāmī donnée par le Boouddha à AN 4.5. Un anāgāmī est généralement décrit comme un individu ayant abandonné les cinq saṃyojanas liés à ce qui est inférieur (orambhāgiyāna) qui enchaînent l'être au cycle des renaissances.

anāgāmita: [an+āgāmī+ta] état d'anāgāmī .

anagāriya: vie sans foyer. C'est une caractéristique des samaṇas qui est décrite dans une formule standard: voir MN 27.

ānāpāna: respiration.

ānāpānassati: [ānāpāna+sati] attention portée à la respiration. La pratique d'ānāpānassati est décrite en détail dans l'Ānāpānassati Sutta. A SN 54.8, le Bouddha recommande ānāpānassati pour diverses fins, notamment comme moyen de développer les jhānas.

anattā: [an+attā] non-moi, sans ego, sans essence, sans substance. C'est une des tilakkhaṇas. Le Bouddha enseigne cette caractéristique pour la première fois dans l'Anattalakkhaṇa Sutta.

aniccā: impermanent, éphémère, changeant. L'impermanence des phénomènes est le fait qu'ils apparaissent, se transforment, et disparaissent. C'est une des tilakkhaṇas, et aniccā est considéré comme étant la plus facile des trois à observer. Sa compréhension entraîne naturellement la compréhension des deux autres.

aññā: connaissance finale/ parfaite. Fait référence à la connaissance atteinte par un arahant. Il arrive fréquemment dans les suttas qu'un bhikkhu ayant atteint arahatta déclare sa réalisation selon la formule standard que l'on trouve par exemple à SN 35.153.

anusaya: obsession, tendance latente, inclination cachée. Les sept anusayas sont listées par le Bouddha dans l'Anusaya Sutta:

1. kāma-rāga

2. paṭigha

3. diṭṭhi

4. vicikiccha
5. māna
6. bhava-rāga
7. avijjā


anussati: rappel, souvenir, pensée dirigée. Les six anussatis sont définies par le Bouddha à AN 6.10. Ils consistent à:

1. Buddhānussati

2. Dhammānussati

3. Saṅghānussati

4. sīlānussati
5. cāgānussati
6. devatānussati


anuttaro purisadammasārathī: le meneur insurpassé des personnes prêtes à être dressées - c'est l'un des attributs du Bouddha, qui apparaît dans sa description standard (pour laquelle, voir Buddhānussati). Voir la définition donnée à MN 137.

apāya: état de perte, d'infortune, de ruine. Synonyme de vinipāta et duggati, avec lesquels le terme est très souent associé. Il y en a quatre: naissance en tant qu'asura, dans le pettivisaya, dans le tiracchānayoni et au niraya. Les êtres sont conduits à de tels états d'existence en adoptant les dix akusala kammapathas: see AN 10.176.

appamāda: [a+pamāda] vigilance, zèle, sérieux dans la pratique. Voir le chapitre correspondant dans le Dhammapada.

appicchatā: [appa+iccha+] contentement, fait d'avoir peu de désirs. Qualité indispensable à un bhikkhu. Antonyme de mahicchatā.

appiyehi sampayoga dukkha: [a+piya sampayoga dukkha] souffrance d'être associé à ce qu'on n'aime pas. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta.

arahant: lit: 'un méritant' - individu ayant pleinement compris et appliqué les quatre ariyasaccas, et étant parvenu à la cessation de dukkha. Un arahant ne sera plus soumis à la renaissance. Lors de sa mort, il pénètre Parinibbāna.

arahatta: état d'arahant.

ariya: (adj:) noble - (nc:) un être noble. Désigne tout individu ayant atteint l'un des quatre maggas, et qui est par conséquent spécialement digne de respect de la part des gens ordinaires.

ariya aṭṭhaṅgika magga: [ariya aṭṭhaṅgika magga] octuple noble sentier. C'est la quatrième ariya-sacca, et il est constitué de:

1. sammā-diṭṭhi
2. sammā-saṅkappo
3. sammā-vācā
4. sammā-kammanto
5. sammā-ājīvo
6. sammā-vāyāmo
7. sammā-sati
8. sammā-samādhi

Le noble sentier est décrit partout comme le moyen de parvenir à toutes les réalisations dont le Bouddha fait l'éloge. Une définition détaillée du sentier est donnée dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta.

ariyasacca: [ariya+sacca] noble vérité. Les quatre ariya-saccas sont exposées par le Bouddha dans son tout premier discours, le Dhamma-cakka'p'pavattana Sutta. Les nobles vérités sont:

1. dukkha-ariya-sacca
2. dukkha-samudaya-ariya-sacca
3. dukkha-nirodha-ariya-sacca
4. dukkha-nirodha-gāminī paṭipadā-ariya-sacca


ariyasāvaka: [ariya+sāvaka] noble disciple.

arūpabhava: [a+rūpa+bhava] existence/ devenir dans le monde immatériel, qui est considéré comme signifiant les Brahmā-lokas qui ne sont accessibles qu'à des individus qui maîtrisent au moins le cinquième jhāna. Arūpa-bhava constitue l'un des trois types de bhava.

asappurisa: [a+sappurisa] homme mauvais/ non vertueux/ inférieur. Souvent mis en contraste avec sappurisa, comme à AN 4.204, où un asappurisa comme quelqu'un qui se laisse aller aux dix akusala kammapathas. A AN 4.205 et SN 45.25, un asappurisa est défini comme quelqu'un qui poursuit le micchāpaṭipadā, et à AN 4.202 comme quelqu'un qui n'a pas de conviction, qui n'est pas modeste, qui n'a pas de honte, qui est ignorant, paresseux, négligent (ne faisant pas usage de sati) et idiot (ayant un paññā erroné).

āsava: impuretés/ pollutions/ fermentations/ corruptions de l'esprit. Le Bouddha désigne souvent arahatta comme étant la destruction des āsavas (āsavakkhaya). Le Nibbedhika Sutta contient une définition des āsava en trois types:

1. kāma-āsava
2. bhava-āsava
3. avijjā-āsava

Le Sabbāsava Sutta explique en détail comment procéder à leur destruction.

assāda: jouissance, satisfaction (apparente), attraits, charmes. Souvent cité en conjonction avec ādīnava et nissaraṇa en tant que caractéristiques devant être comprises dans le cas de divers dhammas: les cinq upādānakkhandhas, kāma, certaines diṭṭhis etc. L'assāda d'un dhamma particulier est souvent décrit comme les sukha et somanassa qui apparaissent de par sa présence.

assutavā: [a+suta+vā] individu non instruit/ ignorant, litt: 'celui qui n'a pas entendu/appris'.

asubha: [a+subha] (adj:) déplaisant, laid, répugnant, repoussant, dégoûtant, impur, infect. La contemplation du caractère asubha du corps (notamment les observations de charniers - voir le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta) est l'outil le plus puissant pour lutter contre kāmarāga, qui constitue le premier des cinq nīvaraṇa qu'il faut avoir vaincu pour atteindre le premier jhāna. Voir aussi: AN 6.107.

asura: êtres ressemblant à des titans ou des anges déchus. Ils sont considérés comme ressemblant aux devas, mais comme vivant dans un duggati, dans un état de malheur. Ils sont décrits comme ayant une nature hostile, et ils sont surtout connus pour faire la guerre aux devas et leur chef, Sakka.

Leur chef s'appelle Vepacitti.

attā: soi, ego, âme, personnalité. A noter que ce terme est considéré comme ne désignant qu'une illusion, puisque tous les phénomènes sont en réalité anattā.

attānudiṭṭhi: [attā+anudiṭṭhi] synonyme de sakkāyadiṭṭhi.

attavādupādāna: [attā+vāda+upādāna] attachement à la croyance au Moi. C'est l'un des quatre upādānas.

avīci: un des enfers les plus atroces.

avihiṃsā: [a+vihiṃsā] non-violence/ non-cruauté/ absence de volonté de nuire/ de détruire. Avihiṃsā-saṅkappa est l'un des trois constituants de sammā-saṅkappa.

avijjā: [a+vijjā] ignorance. Synonyme de moha. Avijjā est définie par le Bouddha comme consistant en l'ignorance vis-à-vis des quatre nobles vérités à SN 12.2. Le terme apparaît dans divers contextes:

1) comme le premier lien de paṭicca-samuppāda, donnant naissance aux saṅkhāras. En tant que premier lien de la chaine, elle y est présentée comme la racine la plus profonde de la souffrance, bien que l'AN 10.61 explique comment elle est elle aussi alimentée par divers phénomènes. Sāriputta la décrit à la fois comme conditionnée par les āsava à MN 9 et comme leur donnant naissance.

2) comme l'un des trois āsavas.

3) comme l'un des cinq uddhambhāgiya-saṃyojanas, par lesquels même un anāgāmī est enchaîné et qui ne disparaissent qu'avec l'atteinte d'arahatta.

4) comme l'une des sept anusayas.

āyasmā: vénérable - lit: vieux. Utilisé comme une appellation respectueuse pour un bhikkhu ayant un certain status.

āyatana: sphère, étendue, portée, sphère de perception. Le mot apparaît surtout dans deux contextes:

1) en référence aux six organes des sens, i.e. cakkhu, sota, ghāna, jivhā, kāya, mana, ainsi que leurs objets respectifs, i.e. rūpa objets visibles, sadda sons, gandha odeurs, rasa saveurs, phoṭṭhabba phénomène corporel tangible, dhamma phénomène mental.

2) utilisé pour désigner chacun des quatre jhānas sans forme.

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B
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bala: puissance, force. Parmi différents groupes de puissances, on trouve le plus fréquemment les cinq suivantes:

1. saddhā
2. vīriya
3. sati
4. samādhi
5. paññā

Les balas sont définis à AN 5.14. En réalités, ils sont identiques aux cinq indriyas spirituels, ils ne sont qu'une manière différente d'expliquer la même chose, comme le Bouddha l'explique à SN 48.43.

bāla: homme ignorant, sot, ayant un bas caractère, de basses habitudes. Fait généralement référence à l'ignorance dans le sens moral, et est opposé au paṇḍita. Le Bālapaṇḍita Sutta décrit en détail ce qu'est un bāla.

bhaddante: vénérable - synonyme de bhante.

Bhagavā: fortuné, vénérable, sublime. Désigne une personne ayant atteint l'éveil, particulièrement le Bouddha.

bhante: vénérable - titre honorifique pour le Bouddha ou un bhikkhu ayant une certaine respectabilité, considéré comme une forme contractée de bhadante. Le terme est également utilisé pour s'adresser à un notable d'une secte (eg. les nigaṇṭhas [jains] ).

bhava: devenir, processus de l'existence. Le terme apparaît dans différents contextes:

1) comme le dixième lien de paṭicca-samuppāda, conditionné par upādāna et engendrant l'apparition de jāti. Dans ce contexte, bhava est défini par le Bouddha comme étant triple à SN 12.2:

1. kāma-bhava
2. rūpa-bhava
3. arūpa-bhava

2) comme l'un des trois types de taṇhā: voir bhava-taṇhā.

bhāvanā: cultivation par l'esprit, développement mental, méditation (lit: appel à l'existence, production).

bhāvanāmayapaññā: [bhāvanā+maya+paññā] sagesse/ perspicacité/ vue pénétrante/ vision intérieure induite par la cultivation mentale ou méditation.

bhavarāga: [bhava+rāga] appétence pour le devenir, désir envers le processus d'existence, désir d'existence répétée. Synonyme de bhava-taṇhā. C'est l'un des sept anusayas.

bhavataṇhā: [bhava+taṇhā] appétence pour le devenir, désir envers le processus d'existence, désir d'existence répétée. Synonyme de bhava-rāga. C'est l'un des trois types de taṇhā.

bhesajja: remède, médicament. C'est l'un des quatre paccayas, indispensables pour la vie d'un bhikkhu.

bhikkhu: personne ayant décidé de vouer sa vie à la pratique du Dhamma et adopte la vie de mendiant, vivant sur la base de ce qui est donné spontanément. Un bhikkhu est caractérisé par la pauvreté, le célibat, le renoncement, l'humilité et la résolution envers la pratique. Il se soumet aux règles de vie qu'il a choisi de respecter, qui sont définies par le Pātimokkha, et ont finalement atteint le nombre de 227. Il peut cependant abandonner sa vie à tout moment par un acte officiel si il se trouve lui-même incapable de la poursuivre. Les femmes bhikkhus sont appelées bhikkhunis.

bhikkhuni: Femme bhikkhu. Les Bhikkhunis doivent observer 311 préceptes.

bho: terme d'apostrophe familier, utilisé par les brahmanes de l'Inde ancienne pour désigner les égaux et les inférieurs. Les brahmanes s'adressent généralement au Bouddha par l'expression 'Bho Gotama', ce qui dénote un certain irrespect de leur part, et témoigne de leur propension à l'arrogance.

bhojane mattaññutā: [bhojana matta+aññū+] modération avec la nourriture - lit: connaissance de la bonne mesure avec la nourriture. Cette pratique est décrite par la formule qui est analysée en détail ici. Dérivé: bhojane mattaññū.

bodhi: éveil, 'illumination', connaissance suprême. Consiste à la compréhension complète des quatre ariyasaccas et peut être identifiée à arahatta. Il y a sept états/ processus mentaux qui mènent à la bodhi: les sept bojjhaṅgas. Une liste de 37 phénomènes est également donnée: les 37 bodhipakkhiya-dhammās.

bodhipakkhiyadhammā: [bodhi+pakkhiya+dhamma] choses/ phénomènes/ états mentaux étant associés à l'éveil, au nombre de 41, répartis en sept groupes:

1-4. les quatre satipaṭṭhānas
5-8. les quatre sammappadhānas
9-12. les quatre iddhipādas
13-17. les cinq indriyas spirituelles
18-22. les cinq balas
23-29. les sept bojjhaṅgas
30-37. l'ariya aṭṭhaṅgika magga

Ils sont expliqués en détail à MN 77, sans être toutefois appelés par ce nom.

bodhisatta: [bodhi+satta] individu destiné à devenir un Bouddha, ie. un sammā-Sambuddha. Le Bouddha n'utilise ce terme qu'en référence à lui-même à une époque antérieure à son éveil.

bojjhaṅga: [bojjh+aṅga] facteur de l'éveil. Il y en a sept, et ils sont également souvent appelés sambojjhaṅgas. Ces sept sont:

1. sati
2. dhamma-vicaya
3. vīriya
4. pīti
5. passaddhi
6. samādhi
7. upekkhā.

Ils sont souvent décrits comme [passer la souris:] viveka-nissitaṃ virāga-nissitaṃ nirodha-nissitaṃ vossagga-pariṇāmiṃ: basés sur le détachement/ isolement, basés sur l'absence de désir, basés sur la cessation, ayant la délivrance pour résultat.

Brahmā: était la suprême divinité du brahmanisme ancien, considéré comme le créateur de l'univers et vénéré par les brahmanes avec des sacrifices et des rituels. Le Bouddha jette un éclairage différent sur Brahmā, et applique cette dénomination à toute une classe de devas de haut rang, vivant dans rūpa-loka le monde de la forme et a-rūpa-loka le monde sans forme, qui sont situés au-delà des mondes inférieurs, du monde humain et des paradis sensuels de kāma-loka, et sont souvent appelés Brahmā-loka, le 'monde de Brahmā'. Traditionnellement, Brahmā-loka est subdivisé en divers plans correspondant à divers stades de maîtrise des quatre jhānas. La durée de vie des Brahmās est spécifiée à AN 4.123. Comme tous les êtres, les Brahmās sont sujets au cycle des renaissances. Certains sont de vaillants protecteurs de l'enseignement du Bouddha, alors que d'autres sont illusionnés et vaniteux, allant parfois jusqu'à se prendre pour les créateurs tout-puissants de l'univers: voir le cas de Mahābrahmā dans DN 1.

brahmacariya: [brahmā+cariya] vie brahmique, célibat complet des bhikkhus, ou de tout disciple ayant adopté le célibat complet. Plus généralement, il s'agit d'une vie droite, morale, une vie de renoncement à kāma et de pratique de la méditation menant entre autres à la maîtrise des jhānas. Elle est appelée ainsi car elle constitue le seul moyen d'atteindre le monde de Brahmā.

brahmakāyika: [brahmā+kāya+ka] ceux qui forment la compagnie de Brahmā. Désigne les trois plans d'existence les plus inférieurs de rūpa-loka, qui sont associés au premier jhāna. Leur dirigeant le plus élevé est connu sous le nom de Mahābrahmā, dont il est dit, à DN 1, qu'il croit être le plus élevé de tous les êtres, un créateur omniscient et omnipotenet (de cette manière très similaire au dieu chrétien).

Brahmavihāra: [Brahmā+vihāra] séjours de Brahmā. Ils consistent au développement de mettā, karuṇā, muditā, upekkhā,et à pénétrer l'univers tout entier avec un esprit doué de ces qualités. Le terme semble être d'origine tardive, peut-être utilisé pour s'opposer aux théories et arguments brahmaniques, et ils n'apparaissent pas dans les textes les plus anciens à où la cultivation de ces quatre états mentaux est décrite. La pratique des brahma-vihāras est ainsi décrite à AN 3.66 sans y être appelée de ce nom. Dans le Mettā Sutta, le Bouddha explique les 11 résultats à attendre de leur pratique, entre autres une renaissance dans Brahmā-loka.

Buddha: éveillé, l'Eveillé. C'est le premier des tiratana et des tisaraṇa.

Buddhānussati: [buddha+anussati] remémoration du Bouddha. Elle est expliquée par le Bouddha à AN 6.10. Là formule est analysée .

Buddhe aveccappasāda: [Buddha-avecca+pasāda] confiance dans le Bouddha vérifiée/ confirmée par l'expérience (confirmed confidence in the Buddha - Thanissaro B./B. Bodhi), conviction parfaite dans le Bouddha (perfect faith in the Buddha - R. Davis) - lit: 'définitivement joyeux au sujet du Bouddha'. C'est l'un des quatre sotāpattiyaṅgas.

byāpāda: malveillance. Cet état mental fait partie de deux catégories:

1) comme l'un des trois akusala-kammapathas mentaux, étant défini en tant que tel à AN 10.176.

2) comme l'un des dix saṃyojanas.



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C
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cāga: générosité, libéralité. Voir une définition donnée par le Bouddha à AN 8.54.

cāgānussati: [cāga+anussati] remémoration de sa propre générosité. Définie par le Bouddha à AN 6.10.

cakkavattī: [cakka+vattī] un monarque cakkavatthī est un type de monarque idéal régnant sur Jambudīpa et décrit par le Bouddha à MN 129. La légende du monarque cakkavattī est exposée plus longuement dans DN 17 et DN 26, mais l'authenticité de ces suttas est relativement discutable.

cakkhu: oeil. C'est l'un des l'un des douze āyatanas.

cakkhundriya: [cakkhu+indriya] faculté de vision, faculté de l'oeil, organe de l'oeil. C'est l'un des six indriyas sensoriels.

caraṇa: bonne conduite, bon comportement.

Cātummahārājika: [catu+mahārāja-ka] classe de devas, lit: 'des quatre grands rois', dont le nom est dérivé des quatre grands rois, chacun demeurant à l'un des quatre points cardinaux, qu'il protège. Ils vivent dans le premier des six deva-lokas se rapportant à kāma-bhava, et ainsi se rangent parmi les devas de plus basse catégorie, en-dessous de ceux de Tāvatimsa. Ils sont décrits comme prenant intérêt à la droiture et la vertu des humains à AN 3.37. Il est déclaré à AN 7.52 que les humains qui offrent dāna sur la base de l'avidité/ la cupidité renaissent parmi les cātummahārājikas. A AN 3.71, il est dit que la durée d'un jour et d'une nuit dans ce plan d'existence est équivalente à 50 années humaines et que la durée de vie moyenne de ces devas est de mille de ces années, ce qui est équivalent à 36.5 million d'années humaines.

cetanā: intention, volition.

1) c'est l'un des cinq constituants de nāma.

2) également décrite par le Bouddha comme le principe fonctionnel de kamma à AN 6.63.

cetovimutti: [citta+vimutti] libération/ délivrance/ émancipation de l'esprit, qui est définie à AN 2.32 comme la disparition de rāga (considéré comme incluant également dosa), et est atteinte par la pratique de samatha (voir l'upekkhā du quatrième jhāna).

chanda: impulsion, excitation, intention, résolution, volonté de, désir, souhait, complaisance. C'est presque un synonyme de kāma, avec lequel il est parfois combiné pour former kāma-chanda, qui est une forme élargie de kāma.

citta: esprit - quasi-synonyme de mana et viññāṇa, mais pas tout à fait. Citta fait plutôt référence à l'esprit dans sa subjectivité, en tant que théâtre de l'expérience personnelle, là où les trois akusala-mūlas apparaissent, et désignant ce qui a besoin d'être entraîné, unifié, calmé et finalement libéré (voir: adhicittasikkhā et cittānupassanā).

cittānupassanā: [citta+anupassanā] observation de l'esprit. C'est l'un des quatre satipaṭṭhānas. Une définition succincte est donnée à SN 47.40 et une autre plus détaillée dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta: elle consiste en une attention portée au fait de savoir si l'esprit est affecté par rāga, dosa, moha , ou s'il est saṅkhitta, mahaggata, sa-uttara, samāhita, ou vimutta.

cīvara: robe d'un bhikkhu. C'est l'un des quatre paccayas.

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D
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dāna: don, donation, aumône, générosité. Dans AN 5.34, le Bouddha énumère des bienfaits de la générosité qui sont visibles ici et maintenant.

dassana: vision, vue.

deva, devatā: êtres ayant généralement une existence heureuse dans un plan d'existence céleste. Ils sont normalement invisibles aux êtres humains non entraînés. Comme tous les autres êtres, ils sont soumis à aniccā, jarā et maraṇa. Après leur mort, ils peuvent réapparaître dans un état inférieur, en tant qu'humains ou même en tant qu'êtres malheureux vivant dans un duggati.

Il y a trois types de devas: ceux qui sont dans kāma-loka et qui sont toujours motivés par kāma-rāga: les devas Cātummahārājika, de Tāvatimsa, de Yāma, de Tusita, les Nimmānaratīs et les Paranimmitavasavattīs; deuxièmement, ceux qui sont dans la partie de Brahmā-loka appelée rūpa-loka, qui sont composés de matière fine, qui ont (pour le moins temporairement) transcendé kāma, et sont également appelés brahmas ou (pour les plus inférieurs d'entre eux) Brahmakāyikas; troisièmement, les brahmas qui vivent dans a-rūpa-loka, totalement séparés de la matière. La durée de vie des six types de devas de kāma-loka est détaillée à AN 3.71. La durée de vie des brahmas est donnée à AN 4.123.

devatānussati: [devatā+anussati] remémoration des devas. Définie par le Bouddha à AN 6.10.

dhamma:

1) Dans le sens le plus général, désigne tous les phénomènes de l'univers, y compris Nibbāna. Peut être simplement traduit par 'chose'.

2) Nature d'une chose.

3) Loi de la nature, justice.

4) Loi libératrice enseignée par le Bouddha.

5) Enseignement, aussi bien celui du Bouddha que celui d'autres instructeurs.

6) Phénomène mental, état mental, contenu de l'esprit.

dhammādāsa: [dhamma+ādāsa] le miroir du Dhamma. Il s'agit d'un enseignement spécifique donné par le Bouddha et par lequel chacun peut déterminer pour lui-même s'il est ou non un sotāpanna. On trouve cet exposé à DN 16: il consiste à reconnaître en soi-même

1. Buddhe aveccappasāda
2. Dhamme aveccappasāda
3. Saṅghe aveccappasāda
4. une sīla qui est développée à la perfection.


dhammānudhammappaṭipatti: [dhammānudhamma+paṭipatti] pratique du Dhamma dans toutes ses parties/ dans sa totalité; pratique en accord avec le Dhamma (practice in accordance with the Dhamma - B. Bodhi). C'est l'un des quatre sotāpattiyaṅgas.

dhammānupassanā: [dhamma+anupassanā] observation des phénomènes mentaux. C'est l'un des quatre satipaṭṭhānas. Une définition détaillée est donnée dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta. Elle consiste à:

1. l'attention portée au fait de savoir si l'esprit est ou non affecté par les cinq nīvaraṇas

2. observation de l'apparition et de la cessation des cinq upādānakkhandhas

3. observation de l'apparition des saṃyojanas dans les douze āyatanas

4. observation de l'apparition des bojjhaṅgas

5. observation des quatre ariyasaccas.



Dhammānussati: [dhamma+anussati] remémoration du Dhamma. Elle est définie par le Bouddha à AN 6.10. Là formule est analysée .

dhammavicaya: [dhamma+vicaya] investigation des phénomènes (mentaux)/ du Dhamma. Ici le mot Dhamma peut être pris comme signifiant l'enseignement du Bouddha, la loi de la nature ou bien les phénomènes mentaux, et ainsi il y a à la fois une investigation de l'enseignement et des phénomènes mentaux qu'il décrit. C'est l'un des sept bojjhaṅgas.

Dhamma-Vinaya: [dhamma+vinaya] enseignement et discipline mis en évidence par le Bouddha.

Dhamme aveccappasāda: [dhamma+avecca+pasāda] confiance dans le Dhamma vérifiée/ confirmée par l'expérience (verified/ confirmed confidence in the Dhamma - Thanissaro B./B. Bodhi), conviction parfaite par rapport au Dhamma (perfect faith in the Dhamma - R. Davis) - lit: 'définitivement joyeux au sujet du Dhamma'. C'est l'un des quatre sotāpattiyaṅgas.

dhātu:

1) les quatre éléments matériels (eau, terre, feu, air). MN 140 est un exposé détaillé concernant les dhātus.

2) les 18 éléments physiques et mentaux qui consituent la base du processus perceptif, énumérés et présentés à MN 115.

diṭṭhi: vue, opinion, opinion spéculative, point de vue, croyance, credo, dogme. Sammādiṭṭhi est le premier constituant de l'ariya aṭṭhaṅgika magga, et consiste en la considération des quatre ariyasaccas. Lorsque le préfixe sammā- est absent, le mot diṭṭhi désigne généralement une opinion erronée. Toutes les diṭṭhis sont en principe abandonnées par un bhikkhu (Sn 4.5). Le Bouddha énumère et explique les 62 diṭṭhis erronées les plus répandues dans le Brahmajāla Sutta et dans le Sammādiṭṭhi Sutta, Sāriputta donne différentes explications de ce qu'est la vue correcte. Voir également la définition donné par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta. Les diṭṭhis forment l'une des sept anusayas.

diṭṭhupādāna: [diṭṭhi+upādāna] attachement aux vues/ opinions/ croyances. C'est l'un des quatre upādānas.

domanassa: [do+manas] déplaisir mental, affliction, chagrin, tristesse.

domanassindriya: [domanassa+indriya] faculté de déplaisir mental/ d'affliction. Elle est définie à SN 48.38 comme désignant tout déplaisir mental. C'est l'un des cinq indriyas sensitifs.

dosa: aversion, répulsion, colère, haine. C'est l'une des trois akusalamūla.

duccarita: [du+carita] conduite erronée, action erronée. Divisée en trois type:

1. kāya-duccarita
2. vacī-duccarita
3. mana-duccarita

Voir les akusala-kammapathas.

duggati: [du+gati] état de perte, d'infortune, de ruine. Antonyme de sugati. Synonyme de vinipāta and apāya, avec lesquels duggati est souvent associé. Il y en a quatre: naissance en tant qu'asura, dans pettivisaya, dans tiracchānayoni et dans niraya. Les êtres sont dirigés vers de tels états d'existence en adoptant les dix akusala kammapathas: voir AN 10.176.

dukkaṭa: [du+kata] mauvais agissement. Il s'agit d'une classe de transgressions relativement légères au Vinaya, qui n'entraînent qu'une simple confession.

dukkha: insatisfaction, souffrance, douleur, déplaisir, caractère désagréable. Le mot apparaît dans différents contextes:

1) en tant que dukkha-ariya-sacca, où dukkha fait référence à la nature insatisfaisante et l'inhérente insécurité de tous les phénomènes conditionnés (saṅkhāras) qui, à cause de leur nature d'aniccā, ont pour conséquence dukkha pour tous ceux qui s'y attachent. Noter qu'ici dukkha inclut également sukhavedanā et somanassa. Dukkha-ariya-sacca est enseignée par le Bouddha dans le Dhamma-cakkappavattana Sutta. Dans cet ordre d'idées, la brahmācariya vécue par les bhikkhus est souvent décrite comme ayant pour but la compréhension complète de dukkha, puisque la compréhension complète des ariyasaccas produit la libération.

2) en tant que dukkhavedanā dans le contexte des sensations: douleur, sensation déplaisante, déplaisir.

3) en tant que l'une des tilakkhaṇa.

dukkhasamudaya: [dukkha+samudaya] cause/ origine de la souffrance. C'est la seconde ariyasacca, enseignée par le Bouddha dans le Dhamma-cakkappavattana Sutta. Voir l'explication détaillée donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta.

dukkhanirodha: [dukkha+nirodha] cessation de la souffrance. C'est la troisième ariya-sacca. Dukkhanirodha-ariya-sacca est exposée par le Bouddha dans le Dhamma-cakkappavattana Sutta. Voir l'explication détaillée donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta.

dukkhanirodhagāminī paṭipadā: [dukkha-nirodha+gāminī+paṭipadā] voie menant à la cessation de la souffrance. C'est la quatrième ariyasacca; elle est enseignée par le Bouddha dans le Dhamma-cakkappavattana Sutta. Voir l'explication détaillée qu'il donne dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta. Elle est identique à l'ariya aṭṭhaṅgika magga:

1. sammā-diṭṭhi
2. sammā-saṅkappo
3. sammā-vācā
4. sammā-kammanto
5. sammā-ājīvo
6. sammā-vāyāmo
7. sammā-sati
8. sammā-samādhi


dukkha-vedanā: [dukkha+vedanā] ressenti déplaisant, douleur. C'est l'un des trois types de vedanās.

dukkhindriya: [dukkha+indriya] faculté de douleur/ d'inconfort. Elle est définie à SN 48.38 comme consistant à toute forme d'inconfort corporel. C'est l'un des cinq indriyas sensitifs.

dutiya: deuxième.

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E
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eka: un, unique.

ekagga: [eka] (à propos de l'esprit:) unifié, concentré sur un objet unique, en ayant calmé toutes les tendances à saisir de multiples objets (pensées, souvenirs etc.).

ekaggatā: [ekagga+-ta] état d'unification/ de tranquillité de l'esprit, fait d'avoir un esprit entièrement concentré sur son objet, en ayant calmé toutes les tendances à saisir des objets multiples (pensées, souvenirs etc.) . Le mot apparaît souvent dans l'expression 'cittassa ekaggatā': unification/ tranquillité de l'esprit.

ekatta: [eka+-tta] lit: 'état d'être "un"'.

1) unité.

2) solitude.

3) accord, concorde.

evaṃ me sutaṃ: [evaṃ - me - sutaṃ] ainsi ai-je entendu - lit: 'ainsi a été entendu par moi'. D'après la tradition, lors du premier concile, durant les mois suivant la mort du Bouddha, Ānanda récita tous les discours du Bouddha, grâce à sa prodigieuse mémoire. Il était devenu l'intendant du Bouddha et avait mémorisé mot pour mot tous les discours qu'il avait donnés pendant les 25 dernières années de sa vie. Tels furent les mots qu'il utilisa au début de chaque récitation.

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G
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gandhabba: deva du monde des Quatre Mahārājas, considéré comme appartenant à la classe de devas la moins élevée. Ils sont souvent décrits comme des musiciens et comme étant reliés aux arbres et aux fleurs.

ghāṇa: nez. C'est l'un des l'un des douze āyatanas.

ghāṇindriya: [ghāṇa+indriya] faculté de sentir, sens des odeurs, faculté du nez, organe du nez. C'est l'un des six indriyas sensoriels.

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H
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hetu: cause. Presque synonyme de paccaya, et apparaît souvent en conjonction avec ce mot dans la formule: 'ko hetu, ko paccayo' ('quelle est la cause, quelle est la raison pour laquelle...').

hiri (et hirī): conscienciosité (scrupule moral), sens de la honte (morale). A être compris comme une conscienciosité particulière, qui apparaît comme un fruit de l'association avec des ariyas ou des personnes qui sont douées d'une minutieuse bonne conduite, et par le désir d'être digne de cette association en essayant de s'aligner sur leur haut standard de bonne conduite. A MN 53, ainsi que dans plusieurs suttas de l'Aṅguttara Nikāya, être hirimā (doué de hiri) est défini comme être honteux à l'idée de kāya-duccarita, vacī-duccarita et mana-duccarita, ainsi qu'être honteux de s'engager dans des choses mauvaises et désavantageuses (voir la formule ici). Souvent contrasté et combiné avec ottappa. Il est dit à AN 2.9 que ces deux protègent le monde (lokaṃ pālenti).

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I
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iddhi: puissance

1) pouvoir supranormal

2) puissance spirituelle

3) succès.

iddhipāda: [iddhi+pāda] base de la puissance. Les iddhipādas mènent à la maîtrise des iddhis. Ceux-ci deviennent accessibles aux méditants par la pratique de samādhi au-delà du quatrième jhāna. Il y en a quatre: concentration d'intention (chanda-samādhi) accompagnée de saṅkhāras d'effort, concentration d'énergie (viriya-samādhi) accompagnée de saṅkhāras d'effort, concentration de l'esprit (citta-samādhi) accompagnée de saṅkhāras d'effort, concentration d'investigation (vimamsa-samādhi) accompagnée de saṅkhāras d'effort.

indriya: faculté, principe contrôleur, force directrice. Ils sont ainsi appelés parce qu'ils exercent un pouvoir sur un champ particulier de phénomènes, tout comme Indra (dont ils tiennent leur nom) exerce son pouvoir sur les devas. Le terme apparaît dans diverses listes:

1) les cinq puissances spirituelles:

1. saddhā
2. vīriya
3. sati
4. samādhi
5. paññā

2) les six facultés sensorielles: cakkhundriya, sotindriya, ghāṇindriya, jivhindriya, kāyindriya et manindriya.

3) les cinq facultés sensibles, qui sont énumérées à SN 48.38: sukhindriya, dukkhindriya, somanassindriya, domanassindriya et upekkhindriya.

indriyesu guttadvāratā: [indriya gutta+dvāra+] état de garde aux portes des facultés sensorielles. Identique à saṃvara. Cette pratique est expliquée par des formules standard dont on trouvera une analyse ici.

iriyāpatha: postures du corps. Il y en a quatre: marcher, se tenir debout, être assis ou couché.

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J
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jāgariyaṃ anuyoga: [jāgariyā anuyoga] dévouement à la vigilance. Cette pratique est décrite par la formule qui est analysée en détail ici. Dérivé: jāgariyaṃ anuyutta.

jarā: vieillissement, vieillesse. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta.

jarāmaraṇa: [jarā+maraṇa] vieillissement et mort. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta. C'est le douzième et dernier lien de paṭicca samuppāda, apparaissant sur la base de jāti. Dans ce contexte, jarāmaraṇa est défini par le Bouddha à SN 12.2.

jāti: naissance, à savoir tout le processus depuis la conception jusqu'à l'accouchement. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta. Pour certains êtres, comme les animaux et les humains, jāti n'est pas immédiate et requiert une maturation préalable dans le sein de la mère, tandis que pour d'autres (êtres opapātikos), la naissance est spontanée.

Jāti est le onzième lien de paṭicca samuppāda, apparaissant sur la base de bhava et conditionnant jarāmaraṇa. Dans ce contexte, jāti est définie par le Bouddha à SN 12.2.

Jambudīpa: l'île de l'arbre jambu [jambu: arbre poussant en Inde du nord | dīpa: île]. Pays où naissent les Bouddhas et les monarques cakkavattī, correspondant à l'Inde du nord.

jhāna: absorption de concentration. Etats de conscience spécifiques atteints par le développement de samatha et samādhi, lors de la pratique de la méditation. Les formules décrivant les jhānas sont accessibles ici et . Sammāsamādhi est définie comme consistant au développement des quatre premiers jhānas: voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta.

Le quatrième jhāna est décrit comme étant la base de la réalisation des iddhis, et des six abhiññās comme il est par exemple déclaré à AN 3.102.

Il y a également quatre jhānas supérieurs, atteints par la continuation de la pratique au-delà du quatrième jhāna. Ils sont décrits par exemple à AN 9.41. Dans certains suttas, comme c'est le cas pourAn 9.41, la cessation de saññā et vedanā i.e. l'accès à Nibbāna est décrite comme un neuvième jhāna. Le développement des jhānas requiert la suppression des cinq nīvaraṇas et la culture de viveka. A SN 54.8, le Bouddha recommande ānāpānassati comme moyen de développer les jhānas. Ils constituent l'élément principal rendant la brahmacariya agréable et confortable. Voir ici et ici.

jīva: vie, principe vital, âme individuelle.

jivhā: langue. C'est l'un des l'un des douze āyatanas.

jivhindriya: [jivhā+indriya] faculté du goût, sens du goût, faculté de la langue, organe de la langue. C'est l'un des six indriyas sensoriels.

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K
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kabaḷīkāra: nourriture comestible. C'est l'un des quatre āhāras. Le Bouddha décrit comment l'āhāra de nourriture devrait être considéré à SN 12.63.

kalyāṇa: fortuné, heureux, avantageux, beau, plaisant, bienfaisant, moral. Presque un synonyme de kusala.

kalyāṇamittatā: [kalyāṇa+mittatā] amitié avantageuse/bienfaisante/vertueuse. D'après le Commentaire, c'est ainsi qu'on nomme l'amitié qu'il y a entre le disciple et son instructeur. Voir: SN 45.2. Une définition de kalyāṇamittatā à l'intention des disciples séculiers est donnée à AN 8.54.

kāma: sensualité, désir sensuel, plaisir sensuel et tout ce qui l'accompagne. Deux principales significations peuvent être distinguées:

1) plaisir sensuel, souvent décrit au moyen des cinq kāma-guṇas.

2) désir sensuel, caractérisé par saṅkappa-rāga. En tant que tel, c'est l'un des cinq nīvaraṇas (dénommé kāmacchanda) et l'un des principaux obstacles dans la brahmacariya.

A AN 6.63, le Bouddha déclare que la véritable sensualité ne se trouve pas dans les objets extérieurs mais dans l'esprit, et ainsi le véritable sens du terme correspond à la définition 2).

kāma détient une place prépondérante dans toutes les listes de phénomènes mentaux obstruant le dévelopement: nīvaraṇas, upādānas, āsava, saṃyojanas, anusayas, oghas.

kāmabhava: [kāma+bhava] existence/ devenir dans le plan d'existence du désir sensuel (kāmaloka), qui est considéré comme étant composé des six deva-lokas inférieurs (Cātummahārājika, Tāvatimsa, Yāma, Tusita, Nimmānaratī et Paranimmitavasavattī), avec le monde humain ainsi que les quatre duggatis (asura, pettivisaya, tiracchānayoni et niraya). Kāma-bhava est l'un des trois types de bhava.

kāmacchanda: [kāma+chanda] désir sensuel - c'est un autre nom pour kāma. L'expression est presque synonyme de kāma-rāga.

1) kāmaccha apparaît généralement dans la liste des cinq nīvaraṇas.

2) c'est l'un des cinq saṃyojanas qui ont été totalement éradiqués par celui qui est devenu un anāgāmī.

kāmaguṇa: [kāma+guṇa] cordes des plaisirs sensuels. Toujours décrites comme étant quintuples, elles sont définies par le Bouddha à MN 80.

kāmaloka: [kāma+loka] plans d'existence du désir sensuel. Désigne à la fois le quatre vinipātas (asura, pettivisaya, tiracchānayoni et niraya), le monde humain, et les six deva-lokas inférieurs (Cātummahārājika, Tāvatimsa, Yāma, Tusita, Nimmānaratī et Paranimmitavasavattī), où les êtres sont majoritairement motivés par kāma.

kāmarāga: [kāma+rāga] passion sensuelle, puissante avidité de plaisirs sensuels. Presque synonyme de kāmacchanda. C'est l'un des sept anusayas.

kāmataṇhā: [kāma+taṇhā] désir pour les plaisirs sensuels. C'est l'un des trois types de taṇhā.

kāmesumicchācāra: [kāma+micchā+cāra] méconduite dans les plaisirs sensuels. C'est l'un des trois akusalakammapatha corporels, devant absolument être complètement abandonné. Kāmesumicchācāra est décrite par le Bouddha à AN 10.176. Les mauvaises conséquences de kāmesumicchācāra sont décrites par le Bouddha à AN 8.40. Voir kāmesumicchācāra veramaṇī.

kāmesumicchācāra veramaṇī: [kāmesu-micchā-cāra+veramaṇī] abstention de la méconduite dans les plaisirs sensuels. C'est le troisième des pañcasīla. Les bonnes conséquences de la pratique de kāmesumicchācāra veramaṇī sont décrites par le Bouddha à AN 8.39.

kamma: action, acte intentionnel qui conditionne la destinée et les renaissances (aka. sankrit: karma).

A AN 6.63, le Bouddha identifie kamma à cetanā. A AN 5.57, le Bouddha déclare que chacun devrait fréquemment penser au kamma et se souvenir qu'il n'est rien d'autre que le produit de ses actions passées. Kamma est également analysé de différentes manières:

1) double:

1. kusala-kamma
2. akusala-kamma
i.e. ayant des résultats agréables ou désagréable. Voir: kusala-kammapatha et akusala-kammapatha.

2) triple, en relation à

1. kāya
2. vacā
3. mana
Voir AN 6.63.

3) en termes de vipāka il est également triple:

1. apparaissant dans cette vie
2. dans la prochaine vie
3. dans des vies ultérieures
Voir AN 6.63.

4) sa diversité est quintuple:

1. niraya-vedanīyaṃ
2. tiracchānayoni-vedanīyaṃ
3. pettivisaya--vedanīyaṃ
4. manussa-loka-vedanīyaṃ
5. deva-loka-vedanīyaṃ
See AN 6.63.

5) sextuple, apparaissant à cause de:

1. lobha
2. dosa
3. moha
4. alobha
5. adosa
6. amoha


kāmupādāna: [kāma+upādāna] attachement aux plaisirs sensuels. C'est l'un des quatre upādānas.

kappa: éon. Période de temps inconcevablement longue. Voir une explication du terme par le Bouddha dans SN 15.5.

karuṇā: compassion, pitié, i.e. empathie envers ceux qui sont affligés par la souffrance. C'est l'un des quatre brahmavihāras. La pratique de karuṇā en tant que brahmavihāra est décrite à AN 3.66.

kaṭhina: cérémonie qui se tient à la fin de la vassa. Voir l'article détaillé.

kāya:

1) collection

2) multitude

3) corps. En tan qu'organe de cogniton, c'est l'un des douze āyatanas.

kāyagatāsati: [kaya+gata+sati] attention portée au/ tournée vers le corps. Kāyagatāsati est définie en détail par le Bouddha à MN 119 et est en réalité identique à kāyānupassanā, le premier des quatre satipaṭṭhānas.

kāyānupassanā: [kāya+anupassanā] observation du corps. C'est l'un des quatre satipaṭṭhānas. Une définition complète est donnée dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta: elle consiste au

1. dévelopement d'ānāpānassati
2. à l'attention portée aux quatre iriyāpathas
3. à une constante sampajañña
4. à paṭikūla-manasikāra
5. à dhātu-manasikāra
6. à l'observation de sivathikas.


kāyindriya: [kāya+indriya] faculté de proprioception, sens de la proprioception, faculté du corps en tant qu'organe sensoriel. C'est l'un des cinq indriyas sensoriels.

khandha:

1) sens général: masse, tas, groupe, agrégat, collection de, 'tout ce qui constitue/ ce qui est compris dans...' (ex: dukkha-khandha: tout ce qui constitue/ est compris dans dukkha).

2) sens spécifique: utilisé comme la manière concise de désigner les cinq agrégats d'attachements, upādānakkhandhas.

Ici, un être est considéré comme la collection de cinq agrégats de phénomènes auxquels les êtres sans entraînement sont profondément attachés par ignorance, les considérant - sans les discerner - comme constituant leur attā, ce qui est considéré comme étant la nature ultime de dukkha dans la formule 'saṃkhittena pañcupādānakkhandhā dukkhā': voir par exemple SN 56.11.

Les cinq khandhas sont:

1. Rūpa
2. Vedanā
3. Saññā
4. Saṅkhāra
5. Viññāṇa

Ils sont définis à SN 22.79. Il est déclaré à MN 43 que Vedanā, Saññā et Viññāṇasont profondément associés et qu'il est impossible de les séparer clairement les uns des autres pour montrer leur différence.

khanti: patience, tolérance.

khattiya: homme appartenant à la caste des nobles-guerriers.

khīṇāsava: [khīṇa+āsava] désignation pour un arahant - lit: quelqu'un chez qui les impuretés de l'esprit ont été détruites.

kilesa: corruptions/ souillures de l'esprit. On ne trouve pas dans les suttas de définition explicite, bien que le terme y apparaisse assez souvent. Mais on trouve des définitions du terme upakkilesa.

kusala: caractérise tout ce qui a pour résultat l'agrément et le bonheur: avantageux, méritoire, sain, avisé, bienfaisant, vertueux, moralement bon, droit, prospère, salutaire, habile. Utilisé surtout dans le sens moral pour caractériser la valeur d'une action.

Le Commentaire définit le terme comme ayant trois significations principales:
1. (psychologiquement, spirituellement) sain
2. irréprochable
3. produisant des résultats agréables et favorables.

Kusala peut aussi être défini comme se qui apparaît sur la base des trois kusala-mūlas. En termes d'actions, dix principales actions kusala sont décrites et appelées ensemble les dix kusala-kammapathas.

kusalakammapatha: [kusala+kamma+patha] sentiers d'actions avantageuses/ méritoires. Il y a dix kusala-kamma-pathas, classées en tant que corporels, verbaux et mentaux. Ils sont ainsi décrits par le Bouddha à AN 10.176.

Les trois kusala-kamma-pathas corporels sont:

1. s'abstenir de pāṇātipāta
2. d'adinnādāna
3. de kāmesu-micchā-cāra

Les quatre kusala-kamma-pathas verbaux sont:

4. s'abstenir de musā-vāda
5. de pisuṇa-vācā
6. de pharusa-vāca
7. de samphappalāpa

Les trois kusala-kamma-pathas mentaux sont:

8. s'abstenir d'abhijjha
9. de byāpāda
10. de micchā-diṭṭhi

Ces dix kusala-kamma-pathas correspondent à sammā-saṅkappa, sammā-vācā et sammā-kammanta, puisque nekkhamma consiste essentiellement à abandonner le désir.

kusala-mūla: [kusala+mūla] racines/ sources de ce qui est avantageux/ méritoire. Le terme est défini par Sāriputta à MN 9 comme regroupant:

1. alobha
2. adosa
3. amoha


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L
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lobha: appétence, désir, envie, convoitise. C'est l'une des trois akusalamūlas. Synonyme de rāga et taṇhā.

loka: monde, univers, plan d'existence.

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M
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magga: chemin, route, voie.

1) apparaît spécialement dans le formule ariya aṭṭhaṅgika magga qui désigne la quatrième ariyasacca: dukkha-nirodha-gāminī paṭipadā.

2) désigne également les quatre étapes du chemin menant à Nibbāna:

1. sotāpatti
2. sakadāgāmitā
3. anāgāmitā
4. arahatta


mahicchatā: [mahā+iccha+] avidité, désir, insatisfaction, fait d'avoir beaucoup de désirs Antonyme d'appichatā.

majjhimāpatipadā: [majjhimā+patipadā] voie du milieu - consiste à éviter les deux extrêmes que sont le laisser-aller aux plaisirs sensuels et la pratique des mortifications. C'est une appellation alternative pour l'ariya aṭṭhaṅgika magga. Le majjhimā-patipadā est exposé par le Bouddha dans le Dhamma-cakkappavattana Sutta.

mana: esprit - presque synonyme avec citta et viññāṇa, mais pas tout à fait. Fait plutôt référence à l'esprit en tant qu'organe de cognition, l'un des douze āyatanas. C'est aussi l'une des trois 'portes d'actions': voir kamma 2).

māna: orgueil, fierté, arrogance. Un exemple typique de māna est la propension à se comparer soi-même aux autres.

1) c'est l'un des dix saṃyojanas qui ne disparaissent qu'avec arahatta.

2) c'est l'un des sept anusayas.

manas: esprit. Voir mana.

manasikāra: [manas+kāra] attention, réflexion, considération, idéation, examen (mental).

1) dans MN 9, elle est citée comme un des cinq constituants de nāma.

2) souvent utilisé dans l'expression (a-)yoniso manasikāra. Yoniso-manasikāra est l'un des quatre sotāpattiyaṅgas.

maṅgala: chanceux, propice, de bon augure, festif.

manindriya: [mana+indriya] faculté de l'esprit, organe de l'esprit. C'est l'un des six indriyas sensoriels.

manosañcetanā: [mana+sañcetanā] intention. C'est l'un des quatre āhāras. Le Bouddha décrit comment manosañcetanā en tant qu'āhāra devrait être considéré à SN 12.63.

manussa: être humain.

Māra: litt: le tueur. Décrit comme un tentateur, il est l'opposant de la libération. Il est parfois considéré comme étant un être (vivant), parfois comme une classe d'êtres. Il apparaît dans les suttas à la fois comme un deva - de qui la tradition dit qu'il est le dirigeant des devas Paranimmitavasavattī - et comme une personnification du Mal et des passions, étendant son emprise sur la totalité des phénomènes mondains.

Ces deux descriptions peuvent cependant être comprise comme étant unique dans le sens où il serait le plus distingué parmi les devas qui contrôlent les créations des autres (c'est-à-dire leurs constructions mentales).

maraṇa: mort. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta.

mettā: amabilité bienveillante, bonne volonté, sympathie, consistant au souhait du bonheur de tous les êtres. C'est l'un des quatre brahmavihāras. La pratique de mettā en tant que brahmavihāra est décrite à AN 3.66.

micchādiṭṭhi: [micchā-diṭṭhi] vue/ opinion erronée. C'est l'un des trois akusala-kammapathas mentaux. Une forme intensifiée de micchā-diṭṭhi est définie par le Bouddha à AN 10.176.

micchāpaṭipadā: [micchā+paṭipadā] chemin erroné. Antonyme de sammāpaṭipadā.

mitta: ami. A SN 45.2, le Bouddha fait grand éloge de l'amitié bienfaisante. Dans le Siṅgāla Sutta, il explique quels sont les faux amis et les vrais amis d'un maître de maison.

moha: illusionnement, ignorance, confusion. C'est l'une des trois akusala-mūlas. Synonyme d'avijjā.

muditā: joie altruiste consistant à se réjouir du succès et de la bonne fortune des autres. C'est l'un des quatre brahmavihāras. La pratique de muditā en tant que brahmavihāra est décrite à AN 3.66.

mūla: il y a quatre significations principales:

1) racine.

2) pied, bas, partie la plus basse, base, fondation.

3) raison pour, cause, condition.

4) origine, source.
Voir particulièrement kusala-mūla et akusala-mūla.

musāvāda: [musā+vāda] mensonge. C'est l'un des quatre akusala-kammapathas verbaux. Musāvāda est défini par le Bouddha à AN 10.176. Ses mauvaises conséquences sont décrites à AN 8.40.

musāvāda veramaṇī: [musāvāda veramaṇī] abstention de dire des mensonges. C'est le quatrième des pañcasīla. Les bonnes conséquences de la pratique de musāvāda veramaṇī sont décrites par le Bouddha à AN 8.39.

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N
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nāga:

1) un serpent, un cobra.

2) un dragon.

3) un éléphant, surtout comme un symbole de force et d'endurance.

4) un chef, une personne noble.

nāma:

1) nom

2) esprit, mentalité (par opposition avec matière ou matérialité). Apparaît généralement dans le composé nāma-rūpa. Nāma fait généralement référence aux quatre khandhas, matériels i.e:

1. Vedanā

2. Saññā

3. Saṅkhāra
4. Viññāṇa
mais nāma est également défini par le Bouddha à SN 12.2 comme étant constitué de:

1. Vedanā

2. Saññā

3. cetanā

4. phassa
5. manasikāra


nāmarūpa: [nāma+rūpa] nom et forme, esprit et matière, mentalité-matérialité. Nāma correspond généralement aux quatre khandhas matériels, tandis que Rūpa constitue le khandha matériel.

C'est le quatrième lien de paṭicca-samuppāda, conditionné par viññāṇa et engendrant l'apparition de saḷāyatana. Dans ce contexte, nāma-rūpa est défini par le Bouddha à SN 12.2.

ñāṇā: connaissance, compréhension, intelligence, vue intérieure, recognition. Il s'agit de la faculté de compréhension qui est incluse dans paññā. Ce dernier désigne la sagesse spirituelle qui embrasse les vérités fondamentale, tandis que ñāṇā fait référence à l'expérience commune.

nekkhamma: renoncement, abandon de la vie de foyer, renoncement aux plaisirs sensuels, émancipation des passions. Antonyme de kāma. Nekkhamma-saṅkappa est l'une des trois sammāsaṅkappa.

nevasaññānāsaññāyatana: [neva+saññā+na+a+saññā+āyatana] la sphère de ni perception ni non-perception. Considérée comme le 8ème jhāna. Voir la formule standard ici.

nibbāna: stade ultime du développement, indescriptible, situé au-delà de l'esprit et de la matière, transcendant tous choses concevables, et caractérisé par la cessation complète des trois akusala-mūlas.

nibbidā: désenchantement, dégoût, révulsion. C'est l'état mental servant d'antidote au nīvaraṇa de kāmacchanda, cultivé par l'observation d'objets répugnants tels que des cadavres en putréfaction. C'est en particulier une technique très puissante pour vaincre la sexualité.

nimitta: a de nombreuses significations différentes. Seules les deux plus utiles sont expliquées ici:

1) apparence extérieure/ générale (dans le contexte de la formule de restreinte des sens).

2) objet des sens, de perception, d'attention, de concentration, de méditation.

nimmānaratī: [nimmāna+ratī] classe de devas ainsi appelés par ce qu'ils se complaisent dans leur propres créations. Ils vivent dans le cinquième des six deva-lokas qui sont associés kāma-bhava, rangés entre ceux de Tusita et les Paranimmita-vasavattī.

A AN 3.71, il est dit que la durée d'un jour et d'une nuit dans ce plan d'existence est équivalente à 800 années humaines et que la durée de vie moyenne de ces devas est de 8000 telles années, ce qui revient en tout à 2.336 milliards d'années humaines.

nirāmisa: sans viande, sans attachement, délivré des désirs sensuels, délivré des pollutions mondaines, désintéressé, non-matériel. Opposé à sāmisa.

niraya: enfer. C'est l'un des quatre duggatis. Les êtres sont conduits à de telles états d'existence par l'adoption des dix akusala-kammapathas: voir AN 10.176. Noter qu'une vie en enfer n'est en aucune manière éternelle.

nirodha: cessation. Utilisé dans beaucoup de cas comme un synonyme de Nibānna.

nissaraṇa: départ, sortie, échappée, salut, émancipation, laisser derrière, être libre (dans le sens principal). Souvent cité en conjonction avec ādīnava et assāda en tant que caractéristiques devant être comprises et concernant divers dhammas: les cinq upādānakkhandhas, kāma, certaines diṭṭhis etc. Le nissaraṇa d'un dhamma particulier est généralement décrit comme l'éradication et l'abandon de chanda-rāga à son encontre.

nīvaraṇa: obstruction, obstacle, entrave. Fait références aux cinq états mentaux qui font obstacle à la pratique de la méditation, ie. la vision intérieure et la capacité de l'esprit à faire l'expérience de la paix. Ils sont toujours organisés en une liste de cinq:

1. kāmacchanda/abhijjha
2. byāpāda
3. thīnamiddhā
4. uddhacca-kukkucca
5. vicikiccha

Par exemple, ces cinq états mentaux sont listés et désignés comme nīvaraṇas à AN 9.40 et il est clair dans ce sutta que leur abandon est une condition nécessaire à la réalisation du premier jhāna. Ils sont aussi désignés comme {passer la souris sur les mots suivants:} 'cetaso upakkilese paññāya dubbalīkaraṇe' - souillures de l'esprit qui affaiblissent la vision intérieure. Il y a une allégorie intéressante pour expliquer ces cinq à SN 46.55.

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opanayika: conduisant à, menant à (Nibānna), effectif. C'est une épithète donné au Dhamma dans la formule qui le définit.

ogha: déluge, inondation, torrent. Utilisé comme quasi-synonyme d'āsava, et défini en termes de kāma, bhava, diṭṭhi et avijjā. La différence avec āsava est que ce dernier terme contient rarement diṭṭhi dans sa définition, alors qu'ogha toujours.

opapātiko: qui renaît spontanément. C'est le cas des brahmas, devas, asurakayas, petas (fantômes) et nirayas (êtres infernaux) qui, à la suite de la mort, dès que le premier esprit de la nouvelle vie apparaît, ils atteignent directement leur pleine maturité, contrairement aux animaux et aux humains. A l'inverse des jalabujas, les opapātikas ne laissent pas de cadavre derrière eux lorsqu'ils meurent. Leur corps disparaît au moment de leur mort.

ottappa: prudence, scrupule, crainte de mal agir, répugnance à mal agir. A MN 53, ainsi que dans plusieurs suttas de l'Aṅguttara Nikāya, être ottappī (doué d'ottappa) est défini comme craindre kāya-duccarita, vacī-duccarita et mana-duccarita, ainsi que craindre de s'engager dans des choses mauvaises et désavantageuses (voir la formule ici). Souvent contrasté et combiné avec hirī. Il est dit à AN 2.9 que ces deux protègent le monde (lokaṃ pālenti).

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P
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pabbajjā: fait de quitter son foyer et sa famille pour devenir un paribbājaka, un ascète sans foyer vivant d'aumônes, quelque soit la tradition à laquelle il se rattache.

Paccekabuddha: litt: Bouddha solitaire. Il s'agit d'un être étant parvenu à l'éveil de lui-même, sans avoir entendu l'enseignement d'un autre Bouddha. Il a compris les quatre nobles vérités indépendamment, par ses propres efforts. Cependant, il n'a pas la capacité d'enseigner aux autres, et ne devient donc pas un Sammāsambuddha.

paccaya: condition, cause fondatrice, réquisition, support.

1) dénote la conditionnalité entre deux phénomènes, l'apparition du second dépendant totalement de l'apparition du premier, surtout dans le paṭicca-samuppāda.

2) désigne les quatre supports de la vie d'un bhikkhu:

1. cīvara
2. piṇḍapāta
3. senāsana
4. bhesajja


padakkhiṇa: manière d'effectuer une salutation révérencieuse en tournant autour d'une personne ou d'un objet en gardant son côté droit tourné vers lui.

padhāna: effort. La définition en quatre parties de sammappadhāna donnée à AN 4.13 est exactement la même que la définition de sammā-vāyāma.

pamāda: négligence, inattention.

pāṇātipāta: [pāṇa+atipāta] destruction de la vie. C'est l'un des trois akusalakammapatha corporels. Pāṇātipāta est décrite par le Bouddha à AN 10.176. Les mauvaises conséquences de pāṇātipāta sont décrites par le Bouddha à AN 8.40. Voir pāṇātipāta veramaṇī.

pāṇātipāta veramaṇī: [pāṇātipāta+veramaṇī] abstention de la destruction de la vie. C'est le premier et le plus important des pañcasīla. Les bonnes conséquences de la pratique de pāṇātipāta veramaṇī sont décrites par le Bouddha à AN 8.39.

pañcasīla: [pañca+sīla] cinq préceptes moraux qui doivent être observés par tous ceux qui souhaitent leur propre bien-être, c'est à dire:

1. pāṇātipāta veramaṇī
2. adinnādāna veramaṇī
3. kāmesu-micchā-cāra veramaṇī
4. musā-vāda veramaṇī
5. surā-meraya-majja-pamādaṭṭhāna veramaṇī

Voir: sīla. Les mauvaises conséquences qu'il y a à ne pas observer les cinq préceptes sont décrites à AN 8.40. Il décrit également les bonnes conséquences de la pratique des pañcasīla à AN 8.39.

paṇḍita: homme sage, intelligent, circonspect. Antonyme de bāla. Le Bālapaṇḍita Sutta décrit en détail ce qu'est un paṇḍita.

paññā: sagesse, discernement, compréhension, vue pénétrante, vision intérieure. Correspond à deux facteurs de l'ariya aṭṭhaṅgika magga: sammā-saṅkappa et sammā-diṭṭhi. Paññā consiste de

1. suta-mayā paññā
2. cintā-mayā paññā
3. bhāvanā-mayā paññā

Bhāvanā-mayā paññā est la plus importante parce que c'est la seule qui mène à la libération totale de l'esprit. Paññā peut être définie comme consistant au discernement et à la pénétration des tilakkhaṇa dans tous les phénomènes. C'est l'un des cinq indriyas spirituels et des cinq balas. Paññā en tant que l'un des cinq balas est défini à AN 5.14.

paññāvimutti: [paññā+vimutti] libération, délivrance, émancipation par la sagesse/ la vue pénétrante. Il est expliqué à AN 2.32 que paññāvimutti est le résultat de la pratique de vipassanā.

pāpa: (adj): mauvais, méchant, malfaisant | (n): le mal, mauvais comportement. Voir le chapitre correspondant dans le Dhammapada.

papañca: prolifération mentale, obstacle, empêchement, un fardeau qui provoque le retard, illusion, obsession, entrave au progrès spirituel. Cet obstacle prend souvent la forme d'une activité mentale excessive et de réflexions sur des sujets qui ne méritent pas d'attention particulière.

pāpaka: mauvais, méchant, malfaisant.

pārājika: entraînant l'expulsion. Il s'agit de la classe de transgressions au Vinaya les plus graves, et en conséquence desquelles le transgresseur est définitivement exclus du saṅgha et ne pourra plus redevenir un bhikkhu jusqu'à sa mort. Elles sont au nombre de quatre: relations sexuelles, vol, meurtre et mensonge à propos du stade de réalisation spirituelle atteint par soi-même. Ces transgressions sont expliquées en détail dans le premier volume du Vinaya Piṭaka, dans la Pārājika Kaṇḍa.

Paranimmitavasavattī: [paranimmita+vasavattī] classe de devas ainsi appelés parce qu'ils contrôlent les créations des autres. Ils vivent dans le sixième des six deva-lokas qui sont associés à kāma-bhava, rangés entre ceux de Nimmāna-ratī et les Brahmas les plus inférieurs. Māra est considéré comme leur dirigeant.

A AN 3.71 il est dit que la longueur d'un jour et d'une nuit dans ce plan d'existence est équivalente à 1600 années humaines et que la durée de vie moyenne de ces devas est de 16 000 telles années, ce qui fait en tout 9,344 milliards d'années humaines.

paribbājaka: ascète vagabond, mendiant spirituel errant.

parideva: lamentation. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta.

parimukhaṃ: [pari+mukha] sur le devant, ie. autour de la bouche, près de l'ouverture par laquelle l'air entre dans le corps, c'est à dire les narines. Ce mot est d'une importance capitale pour la compréhension des instructions données par le Bouddha concernant la pratique d'ānāpānassati. Malheureusement, il a été largement incompris et plusieurs interprétations quelque peu fantaisistes se sont répandues. La plupart des traducteurs, comme le font B. Bodhi et Thanissaro B., suivent l'interprétation donnée dans le dictionnaire de la PTS: 'devant' (in front), qui a l'inconvénient d'être trop vague et ainsi de donner lieu à diverses interprétations douteuses. Analysons le mot de près:

pari- est un préfixe utilisé avec la connotation de autour, tout autour, près de (around, about, all over), ou bien celle de la complétude. Ainsi, dhāvati signifie 'courir' et paridhāvati signifie 'courir autour'; vajati - 'aller/ se diriger' devient paribbajati, 'voyager au loin', ie. 'vivre la vie d'un mendiant religieux'; carati - 'marcher' devient paricarati - 'marcher autour, ie. servir, honorer'; gaṇeti, 'compter' devient parigaṇeti - 'calculer'.

mukha signifie essentiellement et littéralement 'bouche', par extension 'visage' au figuré 'entrée', 'ouverture', 'bord', puis dans un sens plus abstrait'le devant', 'le meilleur' et finalement 'ce qui est une entrée dans quelque chose', ie. 'un moyen', 'une cause'.

Maintenant, dans le contexte de l'observation de la respiration, on est instruit de choisir un lieu isolé, de s'asseoir correctement, et de fixer sati à un endroit appelé parimukhaṃ, pour observer la respiration (voir la formule ici). Il semble tout à fait clair après cette analyse que l'interprétation la plus logique et la plus sensée est de considérer qu'on est censé se concentrer sur une zone qui se trouve autour de la bouche, ou bien de l'entrée par laquelle l'air entre dans le corps (les narines), là où l'on peut sentir naturellement les sensations liées au flot de la respiration et donc l'observer correctement. La zone entre la lèvre supérieure et l'entrée des narines possède toutes ces caractéristiques.

parinibbāna: Nibbāna complet. C'est un synonyme de Nibbāna; ce terme ne fait pas exclusivement référence à la cessation des cinq upādānakkhandhas lors de la mort d'un arahant, bien qu'il y soit souvent appliqué.

parinibbuto: Adjectif dérivé de parinibbāna. Terme utilisé soit littéralement pour désigner un arahant étant mort et ayant ainsi pénétré Parinibbāna, soit plus figurativement et fréquemment employé pour désigner quelqu'un (encore vivant) d'émancipé, de paisible, de calme, de serein.

passaddhi: calme, tranquillité, sérénité. C'est l'un des sept bojjhaṅgas.

paṭicca samuppāda: [paṭicca+samuppāda] apparition conditionnée, apparition en tant que résultat nécessaire d'une cause antécédente. Cet enseignement fondamental du Bouddha montre comment les phénomènes les plus importants de l'existence se conditionnent les uns les autres, dans une chaîne à douze liens, dont il est déclaré qu'elle explique l'apparition de tout ce qui participe à la souffrance. Voir une exposition détaillée à SN 12.2. Il y a un Saṃyutta complet dédié au sujet dans le Saṃyutta Nikāya.

paṭiccasamuppanna: [paṭicca+samuppanna] apparu/ émanant de manière conditionnée. Adjectif dérivé de paṭicca samuppāda.

paṭhama: premier.

paṭigha:

1) éthiquement: répulsion, répugnance, colère, haine. Dans ce sens, c'est un synonyme de dosa.

2) psychologiquement: réaction sensorielle. La cessation de paṭigha-saññā est une condition nécessaire à l'entrée dans le cinquième jhāna. Il est dit qu'elle fait référence aux perceptions apparaissant à cause d'un contact au niveau des organes des sens.

Pātimokkha: code de discipline. A l'origine, les règles de vie des bhikkhus, étaient laissées à la libre appréciation de chacun. Elles ont été définies au fur et à mesure, avec l'irruption dans le sangha d'individus ayant besoin de règles pour se restreindre, lorsque cela s'avérait nécessaire. Il y a finalement 227 règles pour les bhikkhus et 311 pour les bhikkhunis.

paṭipada: moyen d'atteindre un but ou une destination, chemin, méthode, manière de progresser, ligne de conduite. Presque synonyme de magga. Voir en particulier majjhimā-patipadā.

paṭisaṅkhā: réflexion, jugement, considération.

peta: mort, défunt, fantôme affamé, ombre affamée. Fait référence ou bien aux ancêtres ou bien à des être vivant dans un état de malheur. Certains d'entre eux sont décrits dans le Lakkhaṇa Saṃyutta comme ayant par exemple la forme d'un squelette ou d'un bout de chair constamment attaqués par des oiseaux de proie. Le monde des petas est l'un des quatre duggatis. Les êtres sont conduits à de tels états d'existence en adoptant les dix akusala-kammapathas: voir AN 10.176.

pettivisaya: monde des fantômes, monde des petas. C'est l'un des quatre duggatis. Les êtres sont conduits à de tels états d'existence en adoptant les dix akusala-kammapathas: voir AN 10.176.

pharusavāca: [pharusa+vācā] parole dure/rude. C'est l'un des quatre akusala-kammapathas verbaux. Pharusavācaest décrite par le Bouddha à AN 10.176. Les mauvaises conséquences de pharusavāca sont décrites par le Bouddha à AN 8.40.

phassa: contact (généralement entre un organe des sens et ses objets respectifs) - samphassa dans les mots composés. Phassa est souvent décrit comme étant sextuple, voir e.g. MN 9. Il est parfois décrit comme résultant de la rencontre de trois phénomènes: 'Cakkhu'ñca paṭicca rūpe ca uppajjati cakkhu-viññāṇaṃ. Tiṇṇaṃ saṅgati phasso' (et ainsi de suite pour les cinq autres organes des sens à SN 35.60). Le mot apparaît généralement dans les contextes suivants:

1) en tant que sixième lien de paṭicca-samuppāda, conditionné par saḷāyatana et engendrant l'apparition de vedanā. Dans ce contexte, phassa est défini par le Bouddha en six catégorie à SN 12.2, correspondant aux six organes des sens.

2) en tant que l'un des quatre āhāras. Le Bouddha décrit comment le nutriment de contact devrait être considéré à SN 12.63.

3) en tant que l'un des quatre constituants de nāma.

4) dans le Brahmajāla Sutta, le Bouddha insiste longuement sur phassa comme étant le principal phénomène conditionnant l'apparition de micchādiṭṭhi.

piṇḍapāta: nourriture reçue dans le bol d'aumônes par un bhikkhu. C'est l'un des quatre paccayas, supports nécessaires à la vie d'un bhikkhu.

pisuṇavācā: [pisuṇa+vācā] parole perfide. C'est l'un des quatre akusalakammapatha verbaux. Pisuṇavācā est décrite par le Bouddha à AN 10.176. Les mauvaises conséquences de pāṇātipāta sont décrites par le Bouddha à AN 8.40.

pīti: extase, ravissement, joie, bliss, plaisir mental, béatitude.

1) apparaît surtout dans le contexte desjhānas, en référence au plaisir mental qui les accompagne initialement. Ce n'est pas un phénomène physique, étant plutôt considéré comme appartenant à sankhārakkhandha. C'est un facteur d'entrée dans le premier jhāna, disparaissant avec l'entrée dans le troisième jhāna.

2) c'est l'un des sept bojjhaṅgas. Pīti n'est pas nécessairement délivrée de kāma: elle peut être sāmisa aussi bien que nirāmisa: voir SN 36.31.

pītisukha: [pīti+sukha] béatitude et bien-être. Pīti fait référence à un phénomène mental, tandis que sukha fait référence à un phénomène corporel. C'est un facteur d'entrée dans le premier jhāna, disparaissant avec l'entrée dans le troisième jhāna.

piyehi vippayoga dukkha: [piya vippayoga dukkha] souffrance d'être dissocié de ce qu'on aime. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta.

phoṭṭhabba: toucher, phénomène corporel tangible, contact, sensation. Désigne les objets de perception de kāya pris en tant qu'organe sensoriel.

pūjā: honneur, culte, attention dévotionnelle. Il est dit à DN 16:

'des fleurs de mandārava céleste et de la poudre de bois de santal céleste tombe en pluie sur le corps du Tathāgata (...) le son de voix célestes et d'instruments célestes jouent une musique dans le ciel, en hommage envers lui. Ce n'est pourtant pas de cette manière, Ānanda, que le Tathāgata est respecté, vénéré, estimé, révéré et honoré au degré le plus élevé. .

Mais, Ānanda, tout bhikkhu, toute bhikkhuni, tout disciple séculier, masculin ou féminin, qui respecte le Dhamma , qui vit droitement selon le Dhamma, qui marche sur le sentier du Dhamma, respecte, vénère, estime, honore le Tathāgata au degré le plus élevé.'

puñña: mérite, action méritoire, droiture. C'est un terme populaire pour kusala-kamma, qui fait souvent référence à l'offrande des quatre paccayas aux bhikkhus.

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R
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rāga: appétence, désir, attrait, appétit, soif, cupidité, libido. Synonyme de lobha et taṇhā.

rūpa:

1) Matière, matérialité. Rūpa est constitué des quatre éléments: eau, terre, air et feu.

2) Corps. Rūpa est l'un des cinq upādānakkhandhas. Il est souvent cité dans le composé nāma-rūpa, où nāma (le nom) est un terme collectif pour les quatre autres khandhas. Une définition donnée par le Bouddha à SN 22.79.

3) Objet de la vue, forme visible.

rūpabhava: [rūpa+bhava] existence/ devenir dans le monde de la forme, qui est considéré comme constitué de certains types de Brahmā-lokas i.e. des mondes accessibles seulement à ceux qui maîtrisent au moins le premier jhāna. Rūpabhava est l'un des trois types de bhava.

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saddhā: conviction, foi. La conviction d'un disciple du Bouddha est exprimée dans les trois anussatis. Cependant, comme il est expliqué à MN 27, cette conviction doit toujours être enracinée dans la compréhension yathābhūtaṃ et demeurer circonspecte jusqu'à ce que les différents stades de réalisation soient atteints . Ainsi, la foi doit laisser un espace raisonnable au doute et ne devrait jamais devenir aveugle. Un disciple ayant atteint sotāpatti, ayant connu Nibānna, a totalement détruit vicikicchā et a gagné une conviction inébranlable. Saddhā est l'un des cinq indriyas spirituels et des cinq balas. Saddhā en tant que l'un des cinq balas est définie à AN 5.14.

saddhamma: [sant+dhamma] enseignement correct, dhamma authentique i.e. qui est (en accord avec) la loi de la nature, par opposition à d'autres enseignements qui sont incomplets, erronés ou contrefaits.

saddhammassavana: [sant+dhamma+savana] entendre l'enseignement correct/ le dhamma authentique qui est (en accord avec) la loi de la nature. C'est l'un des quatre sotāpattiyaṅgas.

sādhu:

1) (indéfini:) très bien, oui, excellent.

2) (adv:) bien, minutieusement.

3) (adj:) bon, vertueux, profitable.

sagga: état de bonheur, paradis, ciel, monde céleste. Synonyme de sugati.

sakadāgāmī: [sakad+āgāmī] lit: 'celui qui ne reviendra qu'une fois' i.e. quelqu'un qui ne reviendra dans ce monde (humain) pas plus qu'une fois - désigne un individu ayant atteint le second des quatre maggas menant à Nibbāna.

sakadāgāmitā: [sakad+āgāmī-tā] état d'un sakadāgāmī.

sakkāyadiṭṭhi: [sakkāya+diṭṭhi] croyance en l'existence du soi. C'est l'un des trois saṃyojana qui disparaissent définitivement avec sotāpatti. Il y a vingt types de croyances au Soi, obtenues en appliquant quatre expressions de cette croyance à chacun de cinq khandhas: 1-5) L'identification à chacun des khandhas,6-10) La croyance d'être contenu en eux. 11-15) De leur être indépendant. 16-20) D'être leur propriétaire: voir MN 44.

saḷāyatana: organe des sens. Dans un sens plus large, le terme peut désigner à la fois les six organes des sens (le sixième étant l'esprit) et leur six objets respectifs, i.e.

1. cakkhu
2. sota
3. ghāna
4. jivhā
5. kāya
6. mana
7. rūpa
8. sadda
9. gandha
10. rasa
11. phoṭṭhabba
12. dhamma

C'est le cinquième lien de paṭicca samuppāda, conditionnée par nāma-rūpa et engendrant l'apparition de phassa. Dans ce contexte, le terme est défini par le Bouddha à SN 12.2.

samādhi: concentration de l'esprit visant à son unification et sa focalisation sur un point unique, développée au moyen de la méditation, généralement par la pratique d'ānāpānassati.

1) samādhi est le second des trois entraînements par lesquels l'ariya aṭṭhaṅgika magga est pratiqué. Elle consiste à sammā-vāyāma, sammā-sati et sammā-samādhi. Cette dernière est définie comme la culture des quatre (premiers) jhānas: voir par exemple SN 45.8.

2) c'est l'un des sept bojjhaṅgas.

3) c'est l'un des cinq indriyas spirituels et des cinq balas. Samādhi en tant que l'un des cinq balas est définie à AN 5.14.

samahito: calme, stable, concentré. Ajectif dérivé de samatha.

samaṇa: ermite, renonçant, ascète, reclus, bhikkhu. Désigne aussi bien les disciples du Bouddha que ceux d'autres instructeurs, comme les jains ou les sans-vêtement.

samāpatti: accomplissement. Fait surtout référence au succès dans les huit jhānas. Nirodha-samāpatti, i.e. l'entrée dans Nibbāna est parfois ajoutée à la liste comme un neuvième élément.

samatha:

1) tranquillité, calme, quietude. Dans ce sens, presque synonyme de samādhi et ekaggatā. Toujours cité en conjonction avec vipassanā comme deux pratiques qui se complètent l'une l'autre.

2) cessation des saṅkhāras, dans ce sens synonyme de nirodha.

3) règlement d'affaires légales.

sambodhi: [sam+bodhi] éveil complet, connaissance parfaite, illumination complète. Désigne l'éveil du Bouddha et des arahants.

sambojjhaṅga: [sam+bojjh+aṅga] facteur de l'éveil (dans les mots composés). Enumérés dans une liste de sept, ils sont également appelés simplement bojjhaṅgas. Ces sept sont:

1. sati
2. dhamma-vicaya
3. vīriya
4. pīti
5. passaddhi
6. samādhi
7. upekkhā.

Ils sont souvent décrits comme viveka-nissitaṃ virāga-nissitaṃ nirodha-nissitaṃ vossagga-pariṇāmiṃ: basé sur le détachement/ l'isolement, basé sur l'absence de désir, basés sur la cessation, ayant la délivrance pour résultat.

sambuddha: [sam+Buddha] être complètement éveillé. Désigne le Bouddha.

sāmisa: avec viande, charnel, enduit de nourriture, mondain, intéressé, avec attachement. Antonyme de nirāmisa.

sammāājīva: [sammā+ājīva] moyens de subsistance corrects/ justes. C'est le cinquième constituant de l'ariya aṭṭhaṅgika magga. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta. En réalité, le Bouddha ne donne pas de définition précise du terme.

sammādiṭṭhi: [sammā+diṭṭhi] vue correcte/ juste. C'est le premier constituant de l'ariya aṭṭhaṅgika magga. Le Bouddha donne deux définitions du terme:

1) on trouve la premièer à AN 10.176. Elle se focalise sut le compréhension de la loi de cause et effet et ses conséquences en termes de moralité.

2) la seconde se trouve par exemple à SN 45.8 et souligne quant à elle la connaissance des quatre ariyasaccas. Sāriputta expose également 16 manière de comprendre ce qu'est la vue correcte dans le Sammā-diṭṭhi Sutta.

sammākammanta: [sammā+kammanta] action correcte/ juste. C'est le quatrième constituant de l'ariya aṭṭhaṅgika magga. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta: elle est identique à celle des trois kusala-kammapathas corporels.

sammāpaṭipadā: [sammā+paṭipadā] droit chemin, chemin correct. C'est un synonyme d'ariya aṭṭhaṅgika magga et un antonyme de micchāpaṭipadā.

sammappadhāna: [sammā+padhāna] effort correct. Une définition est donnée à AN 4.13: sammappadhāna y est analysé en quatre types d'efforts consistant à se débarasser des états mentaux akusalas et à développer les états mentaux kusalas. Cette définition de sammappadhāna est identique à celle de sammā-vāyāma, ces termes sont donc d'exacts synonymes.

sammāsamādhi: [sammā+samādhi] concentration correcte. C'est le huitième constituant de l'ariya aṭṭhaṅgika magga. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta: il s'agit de la maîtrise des quatre jhānas.

sammāsambodhi: [sammā+sam+bodhi] éveil correct et complet - désigne spécifiquement l'éveil du Bouddha.

Sammāsambuddha: [sammā+sam+Buddha] être correctement et complètement éveillé - désigne spécifiquement le Bouddha.

sammāsaṅkappa: [sammā+saṅkappa] pensée/intention correcte/ juste. C'est le second constituant de l'ariya aṭṭhaṅgika magga. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta: elles consistent à nekkhamma-saṅkappa, a-byāpāda-saṅkappa et a-vihiṃsā-saṅkappa.

sammāsati: [sammā+sati] attention correcte/ juste. C'est le septième constituant de l'ariya aṭṭhaṅgika magga. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta: elle consiste à la pratique des quatre satipaṭṭhānas.

sammāvācā: [sammā+vācā] parole correcte/ juste. C'est le troisième constituant de l'ariya aṭṭhaṅgika magga. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta: elle est identique à la description des trois kusala-kammapathas verbaux.

sammāvāyāma: [sammā+vāyāma] effort correct/ juste. C'est le sixième constituant de l'ariya aṭṭhaṅgika magga. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta: il est divisé en quatre types d'efforts consistant à se débarasser des états mentaux akusalas et à développer les états mentaux kusalas.

sampajañña: compréhension minutieuse, constant discernement de l'impermanence. Le terme est dérivé du verbe jaññā (connaître, comprendre), intensifié par l'addition du préfixe pa- auquel se rajoute le préfixe sam- qui dénote la complétude (ou ici la constance) d'une action. Le mot est presque toujours associé à sati, en deux mots séparés ou dans le composé satisampajañña. Il n'y a pas de définition de sampajañña en tant que telle, mais on trouve une définition de satisampajañña à AN 8.9: elle est identique à la définition de sampajāno donnée à SN 47.35.

sampajāno: [sam+pa+jāno] 'doué de compréhension minutieuse/ constant discernement de l'impermanence' - adjectif dérivé de sampajañña. Le Bouddha donne deux explications différentes du terme, qui éclaircissent les deux aspects de sa signification:

1) la première, qui est en fait la véritable définition, se trouve à SN 47.35 et se concentre sur la compréhension d'aniccā.

2) la deuxième, qui n'est pas vraiment une définition, explique comment cultiver le fait d'être sampajāno et ne définit le terme qu'en fonction du mot sampajañña. On en trouve un exemple à DN 16: le Bouddha y insiste sur l'importance de la constance de cette pratique. Une analyse sémantique de cette définition est à trouver ici.

Le Bouddha rappelle fréquemment aux bhikkhus qu'ils doivent rester tout le temps à la fois satos et sampajānos, ce qui montre bien que ces deux attitudes se complètent l'une l'autre, et ne sont pas synonymes.

samphappalāpa: [sampha+palāpa] paroles frivoles, bavardages infructueux. C'est l'un des quatre akusalakammapatha verbaux. Samphappalāpa est décrit par le Bouddha à AN 10.176. Les mauvaises conséquences de samphappalāpa sont décrites par le Bouddha à AN 8.40.

saṃsāra: cycle des renaissances, transmigration, existence continue.

samseva: association avec, camaraderie.

samudaya: apparition, origine, cause. Apparaît notamment dans le composé dukkhasamudaya.

samudda: grande étendue d'eau, océan. Peut également désigner le Ganges ou un large fleuve. Samudda est défini à SN 35.238 en termes d'inondations (ogha) comme étant kām-bhav, kām-ogha, diṭṭh-ogha et avijj-ogha.

saṃvara: restreinte. Fait surtout référence à la sextuple restreinte des āyatanas, dans le but de prévenir l'apparition des āsavas. Voir la section correspondante à MN 2. A AN 6.50, le Bouddha présente la restreinte des sens comme la base du sentier, sans laquelle même la moralité s'effondre. MN 152 expose également en détail comment la restreinte des sens doit être pratiquée.

saṃyojana: entrave, lien, attachement. Il y a 10 saṃyojanas, listés par le Bouddha à AN 10.13:

1. sakkāya-diṭṭhi
2. vicikicchā
3. sīlabbata parāmāsa
4. kāmacchanda
5. byāpāda
6. rūpa-rāga (pour rūpa-bhava)
7. a-rūpa-rāga (pour arūpa-bhava)
8. māna
9. uddhacca
10. avijjā

Un sotāpanna est considéré comme ayant abandonné les trois premiers. Les cinq premiers sont collectivement appelés orambhāgiya, i.e. liés à ce qui est inférieur, et sont considérés comme ayant été complètement abandonnés par un anāgāmī; les cinq derniers sont appelés uddhambhāgiya (lit: 'appartenant à la partie supérieure'), et n'ont été abandonnés que par un arahant.

sandiṭṭhika: visible, effectif, appartenant à cette vie - est l'une des caractéristiques du Dhamma, qui apparaît dans sa description standard (voir Dhammānussati).

saṅgha: assemblée, communauté - surtout une assemblée de bhikkhus. En tant que troisième des tiratanas et des tisaraṇas, le mot Saṅgha ne fait référence qu'aux ariyas. La formule standard décrivant le Saṅgha se trouve ici.

saṅghādisesa: [saṅgha+ādi+sesa] type de transgression au Vinaya relativement grave, ainsi appelé car il requiert deux réunions du saṅgha, l'une initiale et l'autre ultérieure. Le transgresseur est mis en probation pendant six jours, au cours desquels il est suspendu de son ancienneté, il n'a pas le droit d'aller où que ce soit à moins d'être accompagné par quatre autres moines de statut normal, et tous les jours il doit confesser sa transgression à chaque moine qui réside dans le monastère ou qui simplement le visite. A la fin de sa probation, vingt moines doivent être réunis pour le réinstaller à son statut antérieur.

Saṅghānussati: [saṅgha+anussati] remémoration du Saṅgha - définie par le Bouddha à AN 6.10. La formule est analysée ici.

saṅghe aveccappasāda: [Saṅgha+avecca+pasāda] confiance dans le Saṅgha vérifiée/ confirmée par l'expérience (verified/ confirmed confidence in the Sangha - Thanissaro B./B. Bodhi), conviction parfaite par rapport au Saṅgha (perfect faith in the Sangha - R. Davis) - lit: 'définitivement joyeux au sujet du Saṅgha'. C'est l'un des quatre sotāpattiyaṅgas.

saṅkappa: pensée, intention, but, plan. Peut-être équivalent à vitakka dans certains cas.

saṅkhāra: [saṃ+karoti] phénomènes conditionnés, constructions mentales, fabrications mentales, formations volitionnelles. Le mot saṅkhāra, qui peut avoir, selon le contexte, une connotation active ou passive, désigne dans son sens actif les choses qui réunissent, qui construisent et composent les phénomènes, en faisant référence à la faculté de 'création de formes' de l'esprit, souvent décrite comme étant volitionnelle ou intentionnelle; son sens passif, le mot désigne plutôt les choses qui sont réunies, construites et composées, et dans ce sens, il peut faire référence à tout ce qui se trouve dans le monde (à l'exception de Nibbāna), que ce soit un arbre, un nuage, un être humain, une pensée ou une molécule. Dans ce second sens, le mot peut aussi décrire le conditionnement mental qui définit la manière unique qu'un individu a de subconsciemment regrouper en ensembles et de percevoir les divers phénomènes du monde, définissant à chaque instant son caractère unique, ou ce qui est communément appelé sa personnalité. Le mot apparaît dans divers contextes:

1) en tant que second lien de paṭicca-samuppāda, dénotant les volitions créant le kamma, responsable entre autres de la renaissance. Les saṅkhāras sont conditionnés par avijjā et donnent naissance à viññāṇa. Dans ce contexte, les saṅkhāras sont décrits par le Bouddha en trois catégories à SN 12.2: kāya-saṅkhāras (entre autres inspiration/expiration), vācā-saṅkhāras (vitakka-vicārā) et mana-saṅkhāras (saññā et vedanā).

2) comme le quatrième des cinq upādānakkhandhas. Saṅkhāra dans ce sens est décrit par le Bouddha de manière sextuple à SN 22.79: chaque type de saṅkhāra est relié à un type d'objet des six sens.

3) dans un sens plus large, comme faisant référence à tous les phénomènes conditionnés, ie. les phénomènes apparaissant sur la base d'une combinaison de conditions, ce qui finalement regroupe tous les phénomènes de l'univers, mis à part Nibbāna. Ici, c'est leur caractéristique d'aniccā qui est soulignée comme étant importante, puisque la compréhension d'aniccā permet la compréhension de l'absence de fiabilité inhérente à toute complaisance mondaine et inspire un sens de l'urgence en ce qui concerne la délivrance (aussi longtemps que les conditions d'accès sont réunies).

saṅkhata: conditionné, construit, produit par une cause. Adjectif dérivé de saṅkhāra (qv. pour les détails).

saññā:

1) au sens large, perception, sens (de qqch), conscience, partie de l'esprit assurant la recognition des phénomènes.

2) c'est l'un des cinq upādānakkhandhas. Une définition est donnée par le Bouddha à SN 22.79.

3) c'est l'un des cinq constituants de nāma.

sappurisa: homme de valeur/ vertueux, individu supérieur. Souvent contrasté avec asappurisa, comme dans AN 4.204, où un sappurisa est définit comme quelqu'un qui s'abstient des dix akusala kammapathas et entreprend les dix kusala kammapathas. A AN 4.205 et SN 45.25, un sappurisa est définit comme quelqu'un qui poursuit le sammāpaṭipadā, et à AN 4.202 comme quelqu'un doué de conviction, qui est modeste, scrupuleux, cultivé, résolu, doué de sati et paññā.

sappurisasaṃseva: [sappurisa+saṃseva] association avec les hommes de valeur/ vertueux. C'est l'un des quatre sotāpattiyaṅgas.

sati: le terme a deux signification qui, apparemment opposées, sont en fait connectées:

1) attention, présence d'esprit, fait d'être clairement conscient/ vigilant. C'est l'un des sept bojjhaṅgas, considéré comme étant le plus important parce que les six autres doivent être développés en sa présence. La définition standard de sammā-sati, donnée par exempe dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta, consiste en fait à la description des quatre satipaṭṭhānas. Sati est l'un des cinq indriyas spirituels et des cinq balas. Sati en tant que l'un des cinq balas est définie à AN 5.14.

2) mémoire, remémoration. Cet aspect de sati est également décrit par la définition donnée à AN 5.14.

Ces deux significations sont connectées dans le sens où une attention supportée par le calme de la concentration est une condition nécessaire à l'obtention d'une perception et d'une compréhension correctes de ce qui se produit dans le moment présent, ce qui permet à un moment ultérieur une remémoration facile de ce qui s'est passé exactement, de ce qui a été dit et fait, même longtemps auparavant.

satimā: attentif, ayant de la présence d'esprit, attentionné, contemplatif, ayant une mémoire fidèle ou un esprit actif. Adjectif dérivé de sati. Le mot apparaît notamment dans la formule du troisième jhāna, que l'on trouvera ici, et dans la description des quatre satipaṭṭhānas.

satipaṭṭhāna: [sati+upaṭṭhāna] soin porté à/ présence de l'attention. Le mot pourrait alternativement être analysé comme [sati+paṭṭhāna], comme suggéré dans le dictionnaire de la PTS, mais d'après Bhante Anālayo, dans ce cas le composé aurait plutôt été satippaṭṭhāna; et surtout, dans l'explication détaillée du terme donnée par exemple dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta, le Bouddha explique 'sati paccupaṭṭhitā hoti', faisant clairement usage du mot upaṭṭhāna dans le composé paccupaṭṭhitā [paṭi+upaṭṭhitā]. Satipaṭṭhāna se décline en quatre parties:

1) kāyānupassanā
2) vedanānupassanā
3) cittānupassanā
4) dhammānupassanā

Une définition très détaillée de chacune des quatre parties est donnée tout au long du Mahāsatipaṭṭhāna Sutta. En réalité, la définition des satipaṭṭhānas est identique à la définition de sammā-sati et de sato. La pratique des satipaṭṭhānas est une pratique de chaque instant, et est déclarée par le Bouddha comme étant l'ekāyano maggo (la voie n'ayant qu'une destination/ la voie directe) pour la réalisation de Nibbāna.

satisampajañña: [sati+sampajañña] attention accompagnée de compréhension minutieuse/ de constant discernement de l'impermanence. Le terme est défini par le Bouddha à AN 8.9: il est clair ici que la pratique de satisampajañña implique la perception de l'apparition et la cessation des phénomènes, ie. la compréhension d'aniccā.

sato: attentif, ayant de la présence d'esprit, attentionné, contemplatif, conscient - adjectif dérivé de sati. Le Bouddha définit le terme à SN 47.35: être sato signifie en fait pratiquer les quatre satipaṭṭhānas. Le Bouddha rappelle souvent aux bhikkhus de demeurer à la fois satos et sampajānos, ce qui montre que ces deux termes se complètent l'un l'autre.

satta: être vivant.

sāvaka: celui qui écoute, qui entend, ie. un disciple.

senāsana: logement, habitation, endroit pour dormir. C'est l'un des quatre paccayas nécessaires à la vie d'un bhikkhu. Le lieu d'habitation idéal est décrit avec cinq caractéristiques à AN 10.11.

sikkhā: entraînement. Il est triple:

1. adhisīlasikkhā

2. adhicittasikkhā

3. adhipaññāsikkhā



sikkhāpada: [sikkhā+pada] pied (fondation) de l'entraînement.

Les préceptes basiques devant être suivis par tous sont les pañcasīla:

1. pāṇātipāta veramaṇī
2. adinnādāna veramaṇī
3. kāmesu-micchā-cāra veramaṇī
4. musā-vāda veramaṇī
5. surā-meraya-majja-pamādaṭṭhāna veramaṇī

Les huit sikkhāpadas sont entrepris par les séculiers les jours d'uposatha ou durant les retraites, et ils contiennent trois règles supplémentaires:

6. s'abstenir de manger après midi

7. s'abstenir des divertissements tels que la musique, les concerts, cinéma, théâtre, chanter, danser etc.

(7bis). et de l'utilisation de guirlandes (de fleurs), de joaillerie, de parfums, cosmétiques etc.

8. s'abstenir de dormir dans un lit élevé, douillet ou luxurieux.

Dans l'ensemble de 10 préceptes, la règle n°7 est divisée en deux, et il y a une règle supplémentaire consistant à s'abstenir d'accepter de l'argent. Il y a 227 sikkhāpadas pour les bhikkhus et 311 pour les bhikkhunis.

sīla: moralité, vertu. C'est la fondation de toute pratique de l'enseignement du Bouddha: s'abstenir de toutes les actions physiques, verbales ou mentales qui puissent être nuisibles à soi-même ou à d'autres. C'est le premier des trois sikkhās par lesquels l'ariya aṭṭhaṅgika magga est pratiqué. Elle correspond à trois de ses huit facteurs: sammāvācā, sammākammanto et sammā-ājīvo. Sīla est un prérequis nécessaire au reste de la pratique, i.e. samādhi et paññā.

Les préceptes basiques devant être suivis par tous sont les pañcasīla:

1. pāṇātipāta veramaṇī
2. adinnādāna veramaṇī
3. kāmesu-micchā-cāra veramaṇī
4. musā-vāda veramaṇī
5. surā-meraya-majja-pamādaṭṭhāna veramaṇī

Les huit sīlas sont entrepris par les séculiers les jours d'uposatha ou durant les retraites, et ils contiennent trois règles supplémentaires:

6. s'abstenir de manger après midi

7. s'abstenir des divertissements tels que la musique, les concerts, cinéma, théâtre, chanter, danser etc.

(7bis). et de l'utilisation de guirlandes (de fleurs), de joaillerie, de parfums, cosmétiques etc.

8. s'abstenir de dormir dans un lit élevé, douillet ou luxurieux.

Dans l'ensemble de 10 préceptes, la règle n°7 est divisée en deux, et il y a une règle supplémentaire consistant à s'abstenir d'accepter de l'argent.

sīlānussati: [sīla+anussati] Remémoration de ses propres vertus. Défini par le Bouddha à AN 6.10. On peut trouver une analyse détaillée de la formule ici.

sīlabbata: [sīla+vata] rites et rituels, pratiques religieuses. Elles sont souvent qualifiées d'upaṭṭhānasāra [upaṭṭhāna-sāra], i.e. pratiquées comme étant essentielles, avec l'illusion qu'elles suffisent. Elles peuvent être avantageuses aussi bien que désavantageuses: voir le Sīlabbata Sutta. Elles constituent l'un des quatre upādānas; voir aussi sīlabbata parāmāsa.

sīlabbata parāmāsa: [sīlabbata+parāmāsa] contagion de/ attachement aux rites et rituels/ pratiques religieuses. Synonyme de sīlabbat'upādāna. Parfois traduit par 'croyance en l'efficacité des rites et rituels' ie. qu'ils sont suffisants. C'est l'un des trois saṃyojanas qui disparaissent totalement avec l'entrée dans sotāpatti.

sīlabbatupādāna: [sīlabbata+upādāna] attachement aux rites et rituels/ pratiques religieuses. Synonyme de sīlabbata parāmāsa. C'est l'un des quatre upādānas.

soka: peine, chagrin.

somanassa: [so+mana] phénomène mental agréable, plaisir mental, confort mental, satisfaction, bonheur, joie.

somanassindriya: [somanassa+indriya] faculté de plaisir mental. Défini à SN 48.38 comme toute forme de plaisir mental. C'est l'un des cinq indriyas sensitifs.

sota:

1) l'oreille, l'un des douze āyatanas.

2) le courant/flot (d'une rivière). Une définition est donnée par Sāriputta à SN 55.5: le mot y désigne l'ariya aṭṭhaṅgika magga.

sotāpanna: [sota+āpanna] celui qui est entré dans le courant, lit: 'étant entré dans le courant'. Désigne une personne ayant atteint sotāpatti. Il est décrit comme ayant détruit les trois saṃyojanas les plus inférieurs, ie. sakkāya-diṭṭhi, vicikicchā et sīlabbata parāmāsa. Ayant vaincuvicikicchā, il est aussi décrit comme ayant atteint une confiance inébranlable dans le Dhamma. De plus, il est décrit comme ayant détruit toutes les tendances à rompre les pañcasīla et par conséquent comme étant totalement libéré de la perspective d'une existence future dans un vinipāta, comme ayant atteint un point de non-retour dans son cheminement spirituel, à partir duquel il peut être certain d'atteindre la sambodhi dans cette vie ou l'une de ses sept vies à venir. Un sotāpanna est devenu un ariya. Pour plus de détails concernant les caractéristiques de l'entrée dans le courant, voir: sotāpatti; pour plus de détails concernant les facteurs menant à l'entrée dans le courant, voir: sotāpattiyaṅga.

sotāpatti: [sota+āpatti] entrée dans le courant. Stade de pratique atteint par un sotāpanna i.e. le premier des quatre maggas menant à Nibbāna. L'entrée dans le courant est également appelée dhammābhisamaya [Dhamma-abhisamaya] - pénétration du Dhamma, dhammacakkhupaṭilābha [Dhamma+cakkhu+paṭilābha] - acquisition de l'oeil du Dhamma, ou la compréhension que 'yaṃ kiñci samudaya-dhammaṃ, sabbaṃ taṃ nirodha-dhamma' - 'tout ce qui a pour nature d'apparaître a pour nature de s'éteindre' voir: SN 56.11.

Sotāpatti est aussi décrite comme la destruction des trois saṃyojanas inférieurs, i.e. sakkāya-diṭṭhi, vicikicchā et sīlabbata parāmāsa. Pour plus de détails concernant les caractéristiques de celui qui est entré dans le courant, voir: sotāpanna; pour plus de détails concernant les facteurs menant à l'entrée dans le courant, voir: sotāpattiyaṅga.

sotāpattiyaṅga: [sotāpatti+aṅga] facteurs de/pour l'entrée dans le courant. Il y a plusieurs tétrades de sotāpattiyaṅgas. La plus commune est décrite à DN 16. Elle consiste à:

1. Buddhe aveccappasāda

2. Dhamme aveccappasāda

3. Saṅghe aveccappasāda

4. une sīla qui est développée jusqu'à la perfection.

A DN 16, cette tétrade est appelée dhammādāsa et il est dit que quiconque est véritablement doué de ces quatre facteurs peut être certain pour lui-même d'être un sotāpanna. Le dernier facteurs est parfois remplacé par une générosité consommée ou udayatthagāminiyā paññāya. Ceux-ci sont appelés facteurs d'entrée dans le courant.

Une tétrade complètement différente, faisant plutôt référence aux facteurs pour (i.e. menant à) l'entrée dans le courant est donnée à SN 55.5:

1. sappurisa-saṃseva

2. saddhammassavana

3. yoniso-manasikāra

4. dhamm'ānudhamma'p'paṭipatti.

Des qualités supplémentaires, doué desquelles il est dit qu'il est impossible de mourir sans avoir au préalable atteint sotāpatti sont décrites dans l'Okkanti Saṃyutta: elles consistent à l'établissement de la conviction concernant ou la pénétration par vision intérieure relative à aniccā appliquée à dis types de phénomènes.

sotindriya: [sota+indriya] faculté de l'ouïe, faculté de l'oreille, organe de l'oreille. C'est l'un des six indriyas sensoriels.

sucarita: [su+carita] bonne conduite, bon comportement. Fait référence à sīla et la pratique des dix kusala kammapathas.

sugata: [su+gata] se portant bien, heureux. Souvent utilisé comme un épithète pour le Bouddha.

sugati: [su+gati] état de bonheur, paradis, bonne renaissance. Synonyme de sagga et antonyme de duggati.

sukha: bien-être, plaisir-bonheur | (adj): agréable, heureux. Sukha caractérise les sensations agréables: 'sukha vedanā.' Il y a sukha qui est sāmisa i.e. charnel, mondain, le bonheur dans la sphère des sens, et sukha qui est nirāmisa, non-charnel, non-mondain, le bonheur du renoncement. Ce dernier est une condition nécessaire de l'accès à samādhi. Il constitue ainsi un des facteurs du premier jhāna, et reste présent dans les états de concentration jusqu'au troisième jhāna inclus, ne disparaissant que dans l'équanimité du quatrième jhāna.

sukhavedanā: [sukha+vedanā] ressenti agréable, plaisir. C'est l'un des trois types de vedanā.

sukhindriya: [sukha+indriya] faculté de plaisir/confort. Définie SN 48.38 comme désignant toute forme de plaisir physique. C'est l'un des cinq indriyas sensitifs.

surāmerayapāna: [surā+meraya+pāna] fait de boire des liqueurs et spiritueux. Cette action doit être abandonnée, conformément au cinquième des pañcasīla. Les conséquences désagréables de surā-meraya-pāna sont décrites par le Bouddha à AN 8.40.Voir aussi: surā-meraya-majja-pamādaṭṭhāna veramaṇī.

surāmerayamajjapamādaṭṭhāna veramaṇī: [surā+meraya+majja+pamāda+aṭṭhāna veramaṇī] s'abstenir des liqueurs, spiritueux et intoxicants qui engendrent la négligence. C'est le cinquième des pañcasīla.

sutavā: [suta-vā] instruit, litt: 'quelqu'un qui a entendu/appris'. Fait référence à quelqu'un qui connaît le Dhamma pour le moins au niveau intellectuel.

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T
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taṇhā: appétence, avidité, désir, appétit, soif, passion. Synonyme de rāga et lobha. Le terme apparaît surtout dans deux contextes:

1) dans l'exposition de dukkha-samudaya-ariyasacca (voir SN 56.11), il est déclaré que c'est la cause de dukkha et elle est déclinée en trois types:

1. kāma-taṇhā

2. bhava-taṇhā

3. vibhava-taṇhā

Ici, il est compris que l'aversion est englobée par taṇhā, puisqu'il s'agit du désir de se débarasser de quelque chose.

2) c'est le huitième lien de paṭicca-samuppāda, conditionné par vedanā et engendrant l'apparition d'upādāna. Dans ce contexte, le Bouddha donne une sextuple définition de taṇhā à SN 12.2: chacune correspondant à chacun des six objets des sens.

Tathāgata: [tathā+gata] lit: 'l'ainsi-allé'. Epithète utilisé par le Bouddha pour se désigner lui-même.

Tāvatiṃsa: nom donné au second des six deva-lokas ayant trait à kāma-bhava, lit: 'les trente trois'. Les devas qui vivent dans ce plan d'existence sont décrits comme menés par Sakka et vivant au sommet du mont Meru. A AN 3.71 il est dit que la durée d'un jour et d'une nuit dans ce plan d'existence est équivalente à 100 années humaines, et que la durée de vie moyenne de ces devas est de mille de ces années, ce qui équivaut à 36,5 millions d'années humaines.

thīnamiddhā: [thīna+middhā] paresse et somnolence. C'est l'un des cinq nīvaraṇas.

thullaccaya: grave transgression au Vinaya.

tilakkhaṇa: [ti+lakkhaṇa] les trois caractéristiques de tous les phénomènes, i.e.

1. aniccā

2. dukkha

3. anattā



tiracchāna: animal. Une description du monde animal est donnée par le Bouddha à MN 129.

tiracchānakathā: [tiracchāna+kathā] basses discussions, conversations vulgaires, lit: 'conversations animales'. Elles sont listées à AN 10.69.

tiracchānayoni: [tiracchāna+yoni] monde animal - lit: 'le sein animal'. C'est l'un des quatre duggatis. Les êtres sont menés à de tels états d'existence en adoptant les dix akusala kammapathas: voir AN 10.176.

tiratana: [ti+ratana] les trois joyaux, i.e.

1. the Buddha

2. the Dhamma

3. le Saṅgha



tisaraṇa: [ti+saraṇa] les trois refuges, i.e.

1. the Buddha

2. the Dhamma

3. the Saṅgha



Tusita: classe de devas vivant dans le quatrième des six deva-lokas ayant trait à kāma-bhava, classés entre deux de Yāma et ceux de Nimmānaratī.

A AN 3.71 il est dit que la durée d'un jour et d'une nuit dans ce plan d'existence est équivalente à 400 années humaines, et que la durée de vie moyenne de ces deva is est de 4000 de ces années, ce qui fait en tout 584 millions d'années humaines.

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U
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udāna: exclamation, lit: 'expiration' - aspiration, exclamation enthousiaste ou joyeuse, expression d'une émotion intense, de joie ou de chagrin, par des mots. Désigne également l'une des divisions de la collection originelle des enseignements du Bouddha, telle que décrite dans certains suttas, et qui apparemment regroupait ces exclamations. Dans la version actuelle du Sutta Piṭaka, il a été incorporé au Khuddaka Nikāya.

udayatthagāmini paññā: [udaya+attha+gāmī paññā] vision intérieure dirigée vers l'apparition et la disparition. Souvent inclus dans les quatre sotāpattiyaṅgas.

uddhacca: agitation mentale, excitation, distraction. C'est l'un des dix saṃyojanas.

uddhaccakukkucca: [uddhacca+kukkucca] agitation mentale/ excitation et souci. C'est l'un des cinq nīvaraṇas.

ubbilla: exaltation, allégresse, euphorie, enjouement.

upādāna: attachement. C'est le neuvième lien de paṭicca-samuppāda, conditionné par taṇhā et engendrant l'apparition de bhava. Dans ce contexte, upādāna est défini par le Bouddha à SN 12.2 comme étant quadruple:

1. kāmupādāna
2. diṭṭhupādāna
3. sīlabbatupādāna
4. attavādupādāna

La tendance à s'attacher aux phénomènes se manifeste à travers les cinq upādānakkhandhas.

upādānakkhandha: [upādāna+khandha] ensemble/ groupe d'attachement, qui sont au nombre de cinq.

Ici, un être est considéré comme la collection de cinq ensembles de phénomènes auxquels les êtres non-entraînés sont profondément attachés par ignorance, les considérant - sans les distinguer - comme des constituants de leur attā, ce qui en soi est décrit comme étant la nature ultime de dukkha dans la formule 'saṃkhittena pañcupādānakkhandhā dukkhā': voir par exemple SN 56.11.

Les cinq upādānakkhandhas sont:

1. Rūpa

2. Vedanā

3. Saññā
4. Saṅkhāra
5. Viññāṇa

Ils sont définis à SN 22.79.

upakkilesa: souillure, impureté, imperfection, perversion, tout ce qui gâche ou obstrue. A AN 3.102, le Bouddha expose neuf types d'upakkilesas qui apparaissent préalablement à la pratique des jhānas:

1. kāya-duccarita
2. vacī-duccarita
3. mana-duccarita
4. kāma-vitakka
5. byāpāda-vitakka
6. vihiṃsā-vitakka
7. ñāti-vitakka
8. janapada-vitakka
9. an-avaññatti-paṭisaṃyutto-vitakka - pensées reliées au fait de ne pas être inférieur (complexe d'infériorité).


upapatti: réapparition (par la renaissance).

upāsaka: disciple séculier. Le disciple séculier est défini par le Bouddha à AN 8.25 comme quelqu'un qui a pris refuge dans le Buddha, le Dhamma et le Saṅgha. Cinq types de mauvais moyens de subsistance devant être évités par le disciple séculier sont listés à AN 5.177.

upasama: apaisement, soulagement, cessation, quiétude, calme, paix.

upāyāsa: détresse. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta.

upekkhā: équanimité, désintérêt, indifférence, attitude de neutralité et d'impartialité envers tous les phénomènes, spécialement les sensations physiques. Le mot apparaît principalement dans plusieurs contextes:

1) l'équanimité est la caractéristique prédominante dans le quatrième jhāna.

2) c'est l'un des sept bojjhaṅgas.

3) c'est l'un des quatre brahma-vihāras. La pratique d'upekkhā en tant que brahmavihāra est décrite à AN 3.66. A AN 4.123 il est déclaré qu'une pratique soutenue d'upekkhā peut avoir pour résultat diverses sortes de renaissances dans Brahmā-loka.

upekkhindriya: [upekkhā+indriya] faculté d'équanimité. Définie à SN 48.38 comme tout phénomène, physique comme mental, qui n'est ni agréable ni désagréable. C'est l'un des six indriyas sensitifs.

upekkhako satimā sukhavihārī: [upekkhako satimā sukha-vihārī] 'celui qui est équanime et attentif demeure dans [ce] bien-être'. Cette formule décrit le type de sukha dans lequel demeure le méditant entrant dans le troisième jhāna. Il est ainsi déclaré qu'il s'agit d'un plaisir noble engendré par upekkhā et sati.

uposatha: jour de jeûne. Il y a quatre jours d'uposatha dans le mois lunaire: le 1er, le 8ème, le 14ème ou le 15ème, et le 23ème. Habituellement, les bhikkhus récitent le Pātimokkha durant les nuits de pleine lune et de nouvelle lune ie. toutes les deux semaines. A l'occasion de ces quatre jours, les disciples séculiers adoptent les huit sīlas, ils écoutent des discours sur le Dhamma et pratiquent la méditation.

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V
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vācā: parole. Sammāvācā est un constituant de l'ariya aṭṭhaṅgika magga et décrit ce que la parole doit être. Tiracchāna-kathā est ce que la parole ne devrait pas être.

vana: bois, forêt, bosquet. Peut avoir la connotation d'un endroit dédié au sport, un endroit dangereux (à cause des bandits), ou bien comme lieu de séjour des ascètes, où ils trouvent la paix de la solitude.

vassa: pluie, saison des pluies, mousson (qui dure en gros de juin à octobre en Inde du nord). Désigne généralement la 'retraite des pluies'. L'ancienneté d'un bhikkhu est compté en termes de vassas. C'était la coutume en Inde que les renonçants passent la mousson à un endroit défini. Aux débuts, il n'y avait pas de règle particulière, mais les bhikkhus ont été critiqués pour marcher sur les herbes, endommager les plantes et nuire aux animaux qui vivent en leur dépendance (voir Mv 3.1). Le Bouddha a donc donné la permission aux bhikkhus de rester à un endroit défini pendant les pluies. Plus tard, il en a fait une obligation. Les bhikkhus doivent rester dans un logement possédant des murs et une porte qui s'ouvre et se ferme correctement. Cela dure trois mois, à compter de la pleine lune (généralement de mi-Juillet de nos jours). Ils doivent faire le voeu de rester dans cet endroit, et s'ils ne le respectent pas, cette vassa ne compte pas pour leur ancienneté. Ils penvent cependant quitter l'endroit pour une période n'excédant pas sept jours. La période de vassa se termine par la cérémonie de kaṭhina durant laquelle les laïcs font généralement des dons spécifiques, comme les dons de robes.

vedanā: ressenti, expérience, sensation. Le terme s'applique ou bien à un aspect particulier des phénomènes se produisant dans le corps aussi bien que dans l'esprit (ie. leur caractère agréable, désagréable ou neutre), ou bien à une faculté ou fonction de l'esprit (celle de ressentir le caractère agréable, désagréable ou neutre des sensations). Ainsi, le mot vedanā ne devrait pas être confondu avec les sensations physiques qui, elles, sont appelées phoṭṭhabba. Le mot apparaît dans divers contextes:

1) vedanā est décrit comme étant double, comme par exemple à SN 36.22: ayant trait au corps (auquel cas le mot pourrait être traduisible par 'sensation') ou bien à l'esprit.

2) vedanā est surtout décrit comme étant triple:

1. sukha-vedanā

2. dukkha-vedanā

3. adukkham-asukhā-vedanā

Voir le très court Suddhika Sutta (SN 36.30): 'Tisso imā, bhikkhave, vedanā. Katamā tisso? Sukhā vedanā, dukkhā vedanā, adukkhamasukhā vedanā. Imā kho, bhikkhave, tisso vedanā'.

Chaque type de sensation est relié avec l'un des trois akusala-mūlas:

1. sukha-vedanā avec rāga/ lobha

2. dukkha-vedanā avec dosa

3. adukkham-asukhā-vedanā avec moha.

3) vedanā est aussi parfois décrit comme étant quintuple, comme à SN 36.22, où il est analysé en termes des cinq indriyas sensitifs. Ces cinq indriyas sensitifs sont clairement indentifiés aux trois vedanās à SN 48.38.

4) alternativement, à AN 6.63, ces trois types de vedanā sont également décrits comme étant sextuples:

1. sāmisa-sukha-vedanā

2. nirāmisa-sukha-vedanā

3. sāmisa-dukkha-vedanā

4. nirāmisa-dukkha-vedanā

5. sāmisa-adukkham-asukhā-vedanā

6. nirāmisa-adukkham-asukhā-vedanā.

Cette analyse correspond à la pratique de vedanānupassanā.

5) d'autres manières d'analyser vedanā sont données à SN 36.22: en 6, 18, 36 ou même 108 catégories.

6) vedanā désigne aussi l'un des cinq upādānakkhandhas. Dans ce contexte, une définition est donnée par le Bouddha à SN 22.79: ici vedanā est la capacité de l'esprit à 'ressentir' les phénomènes, i.e. à percevoir leur caractère agréable, désagréable ou neutre.

7) vedanā est le septième lien paṭicca-samuppāda, conditionné par phassa et engendrant l'apparition de taṇhā. Dans ce contexte, vedanā est défini comme étant sextuple par le Bouddha à SN 12.2: chaque type de ressenti apparaissant sur la base de chacun des six types d'objets des sens.

Ici, on peut comprendre clairement que chaque type de vedanā joue un rôle très important dans l'enseignement du Bouddha:

a) son enseignement est souvent décrit comme n'étant rien d'autre que la compréhension complète de dukkha

b) la seconde ariya-sacca déclare que la cause principale de dukkha est taṇhā

c) dans le paṭicca-samuppāda, il est déclaré que la cause principale de l'apparition de taṇhā est vedanā

d) par conséquent, s'entraîner à développer vedanānupassanā en établissant upekkhā envers les ressentis (ce qui est le moyen de détruire taṇhā, qui apparaît à cause d'eux) tout en maintenant la compréhension yathābhūtaṃ d'aniccā (qui est le moyen de détruire avijjā, le premier lien de paṭicca-samuppāda), est une manière très directe et en fait indispensable d'atteindre dukkha-nirodha.

8) vedanā est l'un des cinq constituants de nāma.


vedanānupassanā: [vedanā+anupassanā] observation des ressentis/sensations. C'est l'un des quatre satipaṭṭhānas. Une définition détaillée en est donnée dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta: elle consiste à l'attention portée au type de vedanā qui est ressenti à l'instant présent: sukha-vedanā, dukkha-vedanā ou adukkham-asukhā-vedanā, en conjonction avec l'attention portée au fait de savoir si l'esprit est sāmisa ou nirāmisa.

vibhavataṇhā: [vibhava+taṇhā] désir de non-existence. C'est l'un des trois types de taṇhā.

vicārā: pensée discursive/ application soutenue de l'esprit. C'est un constituant des fonctions verbales de l'esprit. Vicārā constitue le mouvement de l'esprit et se manifeste comme une activité continue de l'esprit. Vicārā est présent, associé à vitakka lors de l'entrée dans le premier jhāna, et sa cessation condition nécessaire à l'atteinte du second jhāna. Voir vitakka-vicārā pour comparaison et différences avec vitakka.

vicikicchā: doute, incertitude. D'après le Commentaire, vicikicchā consiste au doute concernant le Bouddha, le Dhamma, le Sangha, à la question de savoir si des états mentaux donnés sont kusalas ou akusalas, de haute valeur ou de valeur inférieure etc. A AN 1.15, le Bouddha expose la cause principale de l'apparition de vicikicchā, et à AN 1.20 la cause principale de sa disparition.

1) l'un des cinq nīvaraṇas.

2) l'un des trois saṃyojana qui disparaissent définitivement avec sotāpatti.

3) c'est l'un des sept anusayas.

vihiṃsā: violence, cruauté, férocité, volonté de blesser, de détruire.

vijjā: science, connaissance, connaissance correcte, connaissance supérieure. Vijjā peut être compris en tant qu'antonyme d'avijjā. A MN 53, explique que le terme fait référence aux trois ñāṇās:

1. pubbe-nivās-ānussati-ñāṇā: [pubbe+nivāsa+anussati+ñāṇā] la connaissance ou le souvenir des états d'existence passés.

2. sattānaṃ cutūpapāta-ñāṇa: [satta cutūpapāta+ñāṇā] la connaissance de la disparition et la réapparition des êtres.

3. āsavānaṃ khaya-ñāṇa: [āsava khaya+ñāṇā] connaissance de la destruction des āsavas, qui apparaît avec arahatta. Voir par exemple MN 51.

vimutti: libération, délivrance, émancipation. Il y a deux types de libération, qui sont définies à AN 2.32:

1) cetovimutti

2) paññāvimutti



vinaya:

1) discipline

2) en tant que l'un des Ti-piṭaka, c'est l'une des collections des enseignements du Bouddha concernant purement la discipline, spécialement les préceptes définis dans le Pātimokkha. Voir Vinaya Piṭaka.

vinipāta: état de perte, d'infortune, de ruine. Synonyme de duggati et apāya, avec lesquels il est souvent associé. Ils sont comptés comme quatre: naissance en tant qu'asura, dans pettivisaya, dans tiracchāna-yoni et dans niraya. Les être sont menés à de tels états d'existence en adoptant les dix akusala kammapathas: voir AN 10.176.

viññāṇa: conscience, partie cognitive de l'esprit. Presque synonyme de citta et mana, mais pas tout à fait. Viññāṇa fait plutôt référence à l'attention particularisante ayant trait à une porte des sens (cakkhu-viññāṇa, sota-viññāṇa etc. ainsi qu'il est déclaré à SN 12.2), ou bien au flux de conscience sous-jacent qui est responsable de (l'illusion de) la continuité personnelle au cours d'une vie et également entre deux existences successives; viññāṇa dans ce sens est ainsi décrite à SN 12.38. Viññāṇa apparaît dans divers contextes:

1) comme le troisième lien de paṭicca-samuppāda, conditionné par b>saṅkhāras et engendrant l'apparition de nāma-rūpa. Dans ce contexte, viññāṇa est définie comme étant sextuple par le Bouddha à SN 12.2: un type pour chaque organe des sens.

2) comme l'un des cinq upādānakhandhas. Dans ce contexte, viññāṇa est définie différemment par le Bouddha à SN 22.79.

3) comme l'un des quatre āhāras. Le Bouddha décrit comment le nutriment de conscience devrait être considéré à SN 12.63.

viññāṇañcāyatana: [viññāṇañca+āyatana] la sphère de l'infinité de la conscience. Considérée comme le 6ème jhāna. Voir la formule standard associée ici.

vipāka: conséquence/ fruit/ résultat (des actions). Fait référence à tout phénomène physique ou mental (eg. une pensée agréable, une sensation douloureuse, la conscience relative à un organe sensitif particulier etc.) qui est le résultat d'actes intentionnels, qu'ils aient été kusalas ou akusalas, réalisés dans le passé par l'intermédiaire du corps, de la parole ou de l'esprit.

vipallāsa: distorsion, corruption, perversion, inversion. Les distorsions sont décrites à AN 4.49 comme ayant trait à saññā, citta et diṭṭhi, et comme étant quadruple: distorsion de la perception des tilakkhaṇa (i.e. aniccā, dukkha, anattā) et la perception erronée de ce qui est asubha comme étant doué de beauté (subha).

vipassanā: vue pénétrante, vision intérieure, introspection. C'est la compréhension yathābhūtaṃ, au moyen d'une vision intérieure observant les phénomènes qui apparaissent à chaque instant dans le corps et dans l'esprit, ie. au moyen d'une perception perspicace durant la méditation, des tilakkhaṇa i.e. aniccā, dukkha et anattā.

virāga: absence de rāga, désenchantement, dépassion, détachement, indifférence. Utilisé dans certains cas pour désigner Nibbāna.

vīriya: vigueur, énergie, effort, persistance.

1) c'est l'un des cinq indriyas spirituels et des cinq balas. Vīriya en tant que l'un des cinq balas est défini à AN 5.14.

2) c'est l'un des sept bojjhaṅgas. Dérivés: vīriyārambha, āraddhavīriya.

visuddhi: pureté, rectitude, justesse, splendeur, excellence.

vitakka:

1) pensée, réflexion.

2) en tant que constituant des fonctions verbales de l'esprit, particulièrement dans le contexte des jhānas: application initiale de l'esprit. Vitakka effectue la saisie d'une pensée, elle la porte à l'attention; sa caractéristique est de porter la conscience vers un objet. Vitakka est présente en conjonction avec vicārā lors de l'entrée dans le premier jhāna, et sa cessation est une condition nécessaire à l'atteinte du second jhāna. Voir vitakka-vicārā pour une comparaison et les différences avec vicārā.

vitakka-vicārā: constituent ensemble les fonctions verbales de l'esprit, la parole intérieure. Vitakka représente la formation des pensées discursives, et vicāra leur poursuite, leur entretient, l'examen d'un sujet de réflexion. Le Commentaire compare vitakka à l'action de frapper une cloche, ou de saisir un bol, et vicāra à la résonance de la cloche ou à l'action de nettoyer le bol. Vitakka désigne donc un phénomène dont l'extension dans le temps est limitée, et vicāra un phénomène ayant une certaine continuité, prenant naissance sous l'impulsion de vitakka, et entretenant les résultats produits par vitakka. Dans SN 21.1, Sāriputta déclare que le noble silence (silence intérieur, i.e. cessation de la parole intérieure) est atteint avec l'entrée dans le second jhāna, lequel est décrit par le Bouddha comme étant libéré de vitakka et de vicāra.

viveka: détachement, isolement. Viveka est une condition nécessaire à l'entrée dans le premier jhāna.

vossagga: renoncement, abandon, détachement.

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yakkha: les yakkhas sont classés, à l'instar des humains, entre les petas et deva. Ce sont des spectres farouches, qui ont un comportement souvent malveillant, qui habitent dans des coins reculés, tels que forêts, collines ou grottes abandonnées. Ils sont décrits comme ayant des mines hideuses et un tempérament courroucé, mais ils peuvent devenir bienveillant, voire protecteurs, lorsqu'on fait preuve de respect à leur égard. Bien que vivant dans la souffrance, ils ont la capacité de s'éveiller, et ils peuvent atteindre les réalisations de la vie spirituelle.

Yama: dieu de la mort.

Yāma: classe de devas vivant dans le troisième des six deva-lokas ayant trait à kāma-bhava, classés entre ceux de Tāvatimsa et ceux de Tusita. A AN 3.71 il est déclaré que la longueur d'un jour et d'une nuit dans ce plan d'existence est équivalente à 200 années humaines, et que la durée de vie moyenne de ces devas est de deux mille telles années, ce qui équivaut en tout à 146 millions d'années humaines.

yampicchaṃ na labhati dukkha: [yaṃ+pi+iccha na labhati dukkha] souffrir de ne pas obtenir ce que l'on veut. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta.

yathābhūtaṃ: [yathā+bhūta] tel que c'est réellement, d'après la réalité, dans sa vraie nature. L'association fréquente 'yathābhūtaṃ pajānāti' signifie 'il comprend tel que c'est en réalité', ce qui signifie comprendre le phénomène observé dans sa réalité pendant qu'il se produit, dans sa propre expérience directe, et pas seulement d'une manière générale, philosophiquement ou intellectuellement.

Dans le cas des quatre ariya-saccas, cela signifie comprendre la souffrance au moment où elle apparaît, comprendre sa cause, sa cessation et le chemin menant à se cessation pendant qu'ils apparaissent. Cela signifie que ce type de compréhension est enraciné dans l'expérience de chaque instant, et ainsi se produit aux niveaux plus profonds de l'esprit, et non pas seulement au niveau général et superficiel de l'intellect.

yojana: unité de mesure de distance utilisée en Inde ancienne. Equivalente à entre 13 et 16 kilomètres d'après les spécialistes.

yoniso: sage.

yoniso manasikāra: [yoniso manasikāra] intellection à bon escient, considérations judicieuses, conceptualisation sage, réflexions sages - lit: 'fixer son attention avec un but ou minutieusement'. Ayoniso manasikāra signifie attention dissipée, sans sagesse, sans fondement. Yoniso manasikāra est l'un des quatre sotāpattiyaṅgas. A MN 2, la Bouddha définit les 'dhammā na manasi-karaṇīyā' (choses qui ne doivent pas être considérées), qui brièvement consistent de dhammas qui supportent les āsavas de kāma, de bhava ou d'avijjā, c'est-à-dire les interrogations liées à l'état passé ou futur du moi, telles que: 'Qu'étais-je dans le passé? Comment étais-je dans le passé? Que serai-je dans le futur?' etc, ou bien des diṭṭhis de six sortes liées au moi et à la vue éternaliste. En contrepartie, les 'dhammā manasi-karaṇīyā' (choses devant être considérées) sont définies comme les dhammas qui sapent les āsavas de kāma, de bhava ou d'avijjā, ainsi que comme la consideration des quatre ariya-saccas, ce qui mènera à l'abandon des trois saṃyojanas inférieurs.

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